Sean a treize ans et un don qui lui vient de sa mère. Un don ? Pour lui, c'est plutôt une malédiction. Dès qu'il touche un objet, des images lui sautent au visage. L'histoire de l'objet en question, parfois dans toute sa violence ou sa cruauté, se révèle à lui. Sa mère appelle cette faculté La Souvenance... Et un jour, en ramassant un chouchou tombé sur le sol, il voit une jeune fille, une cagoule sur la tête, dans le coffre d'une voiture, dans le noir. Il sent sa peur qui l'étouffe, lui. Apparemment, Sylvia, treize ans comme lui, est la fille du futur patron de la mère de Sean et elle a été enlevée...

Tout droit venu de la dynamique scène rock belge, le groupe présente son deuxième album, digne successeur du déjà très prometteur et acclamé, Applause. Composé de chansons à la précision méticuleuse mais enchanteresse, c'est un disque qui impressionne d'emblée par sa maîtrise et sa classe. Mixé par Noah Georgeson (The Strokes, Devendra Banhart), cet opus autoproduit intègre des sections rythmiques que Serge Gainsbourg n'aurait pas reniées, des arrangements luxuriants à la Scott Walker et des harmonies vocales bien trempées.

De retour avec leur très attendu troisième album studio ces fiévreux anglais continuent de nous enflammer avec leurs chansons crades, sauvages, torrides et nerveuses. On vous promet donc du rock garage qui suinte le cambouis, qui hurle et qui transpire : bref du son qui vient des tripes.

En 2010 Gilles Peterson prend le risque de "parier sur un franc-tireur sorti de nulle part", Obaro Ejimiwe, alias Ghostpoet, en le signant sur son label, Brownswood. En moins d'un an, ce risque a payé : son premier album l'a fait connaître comme l'une des voix les plus distinctes, inclassables et progressistes à émerger dans la musique britannique de cette décennie, et a été récompensé par une nomination surprise au Mercury Prize en 2011. Sur ce deuxième album, coproduit avec le talentueux Richard Formby (Wild Beasts, Darkstar, Egyptian Hip-Hop), il élargit sa palette et va encore plus loin, mélangeant l'abstrait et le concret avec une habileté troublante.

Après le très acclamé Philharmonics, elle revient avec Aventine, suite tant attendue et tout aussi majestueuse. Piano et violoncelle se mêlent à la voix sublime de la belle danoise pour un album merveilleusement mélodique, captivant et malicieux. Agnes Obel a écrit et composé tous les titres mais elle est accompagnée par Anne Muller (Violon et violoncelle) et Mika Posen de Timber Timbre.

Avec cet opus, le duo de songwriters à la tête du groupe, formé par Maarten Devoldere et Jinte Deprez, a réussi à rester fidèle à l'esprit de Rats et d'Applause, tout en insufflant une force nouvelle à leurs compositions, un élan tranquillement sauvage. Thin walls est sans conteste la production la plus instinctive et, finalement, intime de ce groupe à double tête pensante. En résulte un album brillant, contrasté, des mélodies fines, de grandes envolées pop et de puissantes retombées rock.

Ecrit en majorité lors de son voyage au Kirghizistan puis enregistré en Belgique, Warhaus se présente comme le nouveau Léonard Cohen, avec des chansons profondes, sombres et rythmées par l'amour et la haine, mêlant de façon envoutante et dans un seul souffle sensualité et brutalité. Le contraste entre la voix brûlante de Devoldere et les tons veloutés de sa vocaliste Sylvie Kreusch confère à la musique une intimité intense. (Electre)

Warhaus est l'alter ego artistique et le projet solo de Maarten Devoldere, moitié du groupe de rock belge Balthazar. Tiré du roman de DH Lawrence, L'amant de Lady Chatterley, le titre de ce premier album semble approprié pour un album qui célèbre le caractère insondable des rencontres et rend hommage à la décadence et l'intensité que peut offrir la vie. Les sixties en France, une touche d'exotisme et une apathie négligée, cet album réunit intelligemment cinquante ans d'histoire de la musique. Pour les fans de Leonard Cohen, Lou Reed, Iggy Pop et Serge Gainsbourg ! (Electre)