"Toute son âme et son esprit étaient dans son clavecin" écrit Piron au sujet de son ami Rameau, invitant l'auditeur d'aujourd'hui, plus enclin à leur préférer ses opéras, à aller écouter ses Pièces de clavecin. Conscientes de leur héritage mais désireuses d'affirmer leur originalité, elles installent la scène au coeur des salons, une dimension que restitue parfaitement Bertrand Cuiller, avec sa finesse et sa fougue coutumières.

La reine Caroline fut une figure féminine emblématique du XVIIIe siècle : épouse du roi George II d'Angleterre, femme d'une grande beauté, défenseur des arts et des sciences, Caroline d'Ansbach fut aussi l'amie et la protectrice de Haendel. C'est à lui que furent confiées les musiques solennelles destinées aux grandes cérémonies qui accompagnèrent son règne. Aussi bien The King shall rejoice donnée pour son couronnement et celui du roi, que le Te Deum Queen Caroline écrit pour son arrivée officielle en Angleterre mais aussi The ways of Zion do mourn qui résonna lors des funérailles de la reine. Dans cet enregistrement qui, pour la première fois, réunit ces trois oeuvres témoignant du lien très fort entre une souveraine et son artiste d'élection, le choeur et l'orchestre des Arts Florissants en grand effectif redonnent vie à ces musiques à la fois flamboyantes et bouleversantes d'humanité.