Ce livre invite à découvrir une expérience originale, ni prévue ni programmée. Celle d'un groupe de recherche interprofessionnel qui conduit des travaux de recherche hors des institutions de recherche académiques. Créé en 1980 par des psychosociologues praticiens, et réunissant des participants très divers par leurs professions, il soutient depuis lors une démarche de recherche critique, dans un esprit de grande liberté. Le livre donne à connaître les méthodes de recherches portant sur les nuisances sonores, l'économie sociale et solidaire. A travers cette expérience « improbable » dans le paysage français, ce livre fera découvrir au lecteur, une pratique de recherche encore insuffisamment répandue mais qui répond aux nécessaires évolutions du rapport entre sciences et société.

À l'école, nous sommes habitués à désigner les délégués de classe par un vote. Cette procédure est présentée comme une pratique "démocratique" qui nous permet de choisir librement nos représentants. Implicitement, nous apprenons les us et les coutumes de l'activité citoyenne contemporaine : mettre un bulletin dans une urne une fois par an. Autant dire qu'on s'habitue à renoncer à notre souveraineté et à penser que faire de la politique est une profession réservée à quelques-uns. Mais l'introduction du tirage au sort dans la désignation des délégues ouvrirait la possibilité d'une véritable démocratie, chacun se considérant comme un acteur politique.

Cet ouvrage s'inscrit dans le cadre d'une série d'études consacrées à la vulnérabilité des femmes aux différentes périodes de leur vie. On dit souvent des femmes qu'elles « tentent seulement » de se suicider. Pour autant, une tentative de suicide peut-elle n'être réduite qu'à un simple coup de théâtre ? Le mot vulnérabilité a pour racine les termes latins : vulnus, vulneris lequel désigne la blessure, et abilis qui introduit l'idée selon laquelle l'altération est d'origine extérieure et modifie l'équilibre intérieur du sujet. Ce signifiant désigne donc une fragilité intérieure nouée à des facteurs extérieurs. Ce recueil d'interventions aborde la question de la vulnérabilité des femmes, pour contribuer à une meilleure compréhension psychopathologique du passage à l'acte suicidaire féminin.

Objet culturel indéniable, le jeu vidéo n'a pas atteint la dignité artistique des autres arts et médias : on lui reproche d'être ludique, technologique et commercial. Mais sont-ce bien là des défauts fatals ? Ne s'agit-il pas plutôt de nouvelles ressources pour créer des oeuvres en forgeant de riches imaginaires ? Objet numérique, le jeu vidéo se conçoit au moyen d'outils technologiques nombreux, assistant autant que formatant les types de pensée et d'écriture offerts à son créateur. Appareil interactif, il réinvente le rôle du spect-acteur plongé au coeur du processus de création et du déploiement de l'oeuvre. Elément majeur d'une culture transmédiatique, il s'abreuve à diverses sources artistiques.Ce sont là les principaux lieux de la question que ce livre tente d'éclairer. Si le jeu vidéo est un art, comment rendre compte de ses spécifi cités créatrices ?

Notre monde actuel est conditionné par l'avis des experts sans que nous ne sachions réellement les définir. Au travers de nombreux paradoxes sur la notion, cet ouvrage cherche à contribuer à une réflexion sur le statut d'expert, ses implications, ses subtilités et ses limites. Il aborde les difficultés à juger de l'expertise, mais aussi d'accepter les biais cognitifs (qui nous poussent à favoriser celle qui nous convient), le doute et l'ignorance. Les changements, comme celui que nous apporte l'intelligence artificielle, ou les crises, comme celle du coronavirus, nous amènent à réfléchir au rôle des experts dans notre société.

Cet ouvrage évoque sans complaisance les grandes crises que traverse aujourd'hui la Physique. Ces questions vont bien au-delà de la Physique, et même de la Science : il s'agit d'une crise globale de nos représentations du monde. Le signe le plus frappant en est que dans notre société qui utilise toujours plus de science et de technologie, on assiste en même temps au déchaînement des croyances les plus irrationnelles, allant jusqu'aux « fake news ». Comprendre comment nous construisons nos lois physiques permet de mieux comprendre l'origine de cette crise et son état actuel. Pour le futur, l'arrivée de nouvelles façons de penser liées à l'Intelligence artificielle, ajoute-t-elle à la crise, ou offre-t-elle des solutions ? Pourra-t-on enfin réconcilier le public avec la Science ?

Entre l'époque de Jenner et nos jours, la vaccination a profondément changé. En cette époque où le monde est profondément bouleversé par la COVID-19, cet essai autant médical que sociétal analyse les raisons profondes, irrationnelles pour certaines, pertinentes pour d'autres, qui sont à l'origine de cette méfiance.

Une recherche sur la dimension littéraire de l'autobiographie, dont le caractère générique dissimule la disparité formelle. L'auteur interroge la subversion du récit de soi à travers les oeuvres de saint Augustin, de Montaigne, de Jean-Jacques Rousseau, d'André Gide, de Nathalie Sarraute, de Georges Perec et de Michel Leiris. ©Electre 2021

Version remaniée d'une thèse, cette étude de l'oeuvre de Rachilde montre l'entrelacement de la figure de la célibataire avec les thèmes du monstrueux et du scandale. Le genre fantastique est mis au service de l'infléchissement de l'identité féminine au début du XXe siècle. ©Electre 2021

L'auteur s'intéresse à Antoine Furetière (1619-1688), qu'il présente comme le premier auteur de dictionnaire à percevoir les changements en cours dans la politique, la société et la vie en général, en les intégrant dans son Dictionnaire universel. Précurseur, le lexicographe enregistre ainsi la langue universelle, celle de la démocratie, du peuple, des mondains, des paysans et des artisans. ©Electre 2021

Une étude consacrée au poète espagnol et au cheminement du "devenir lecteur" de sa poésie réputée difficile d'accès. L'auteur parcourt l'ensemble de l'oeuvre de G. Carnero (poèmes, essais, ouvrages autocritiques) et identifie ce qui construit et caractérise la relation de lecture dans sa poésie. ©Electre 2021

Première biographie de la chanteuse et actrice née en 1929 et devenue après la Seconde Guerre mondiale l'une des figures de la chanson française, comme interprète de Léo Ferré. Accompagnée de pianistes majeurs tels Michel Legrand ou Jacques Loussier pour sa carrière musicale, elle a également été comédienne et a notamment joué aux côtés de Roger Blin, Jean Rochefort ou Michael Lonsdale. ©Electre 2020

Ce témoignage-manifeste met en lumière le rôle pluriel, déterminant et pourtant impensé, que les élèves et les jeunes, en général peuvent jouer dans l'évolution personnelle et professionnelle des adultes. Une telle vocation a pour mission de revivifier la relation éducative et la cohésion de la société qui traversent actuellement de nouvelles épreuves. Il s'adresse non seulement aux enseignants et éducateurs, mais aussi à un large public engagé dans l'expérience fondamentale de la réciprocité.

Quelle est la place des femmes, au sein des espaces privé et public, dans les discours des acteurs fréristes et salafistes et quelles sont leurs positions respectives à propos du voile ? La présence d'actrices féministes islamiques, intervenant au sein de la mouvance frériste, engendre-t-elle une remise en question des postulats véhiculés par les acteurs religieux ? À partir d'une recherche de terrain, Leïla Tauil répond à ces questionnements qui s'avèrent d'une grande actualité.

La prison, concentration de misère sociale et de violence, est un lieu de souffrances plurielles pour la personne privée de liberté ; comme pour l'ensemble des professionnels et des bénévoles qui interviennent entre ses murs. Elle demeure un défi pour notre société qui s'ingénie à la tenir à distance du coeur des villes. Un comité de scientifique s'est engagé dans une réflexion sur le sens de la souffrance lié au sens de la peine, et sur les conditions dans lesquelles cette souffrance peut évoluer : dans quelle mesure la prison fait-elle souffrir ceux qui la vivent jour après jour ?

Cet ouvrage lève le voile du secret entourant l'abandon et l'adoption à travers les âges, les pays, les décisions prises au fil du temps et les principaux acteurs. L'adoption s'est internationalisée à la fin des années 50, à la suite des guerres de Corée et du Vietnam. Elle visait à épargner les enfants orphelins vivant dans les zones de conflits et à protéger les enfants métissés issus des contacts entre les soldats et les femmes des pays en guerre.

Idylliques, les voiliers qui se dessinent à l'horizon comme autant de symboles de liberté? « Lever l'ancre » et « mettre les voiles », qui n'en a jamais rêvé? D'une plume malicieuse et piquante, trempée dans la Manche, la femme du capitaine malmène le journal de bord. En levant le voile sur les dessous de la plaisance, elle nous fait succomber à l'envoûtement des mers et des îles. Ce carnet de voyage d'un humour rafraîchissant a le vent en poupe et se lit d'un seul trait.

Vous souvenez-vous des héros de votre jeunesse que vous avez rencontrés lors de vos lectures ou face au petit ou grand écran ? Connaissez-vous ceux que fréquentent vos enfants, vos patients ou vos élèves quand ils lisent ou regardent leurs dessins animés ? Cendrillon, Alice au pays des merveilles, Le Petit Prince, Naruto, les Monster High, les Transformers, Barbie, Titeuf et quelques autres personnages célèbres de la littérature enfantine ou des dessins animés ont accepté de s'allonger sur le divan. L'imaginaire de nos enfants, leurs émotions, leurs fantasmes s'ouvrent alors à nous. Nous découvrons le sens de leurs angoisses, pourquoi ils désirent et redoutent tant d'avoir une amoureuse, l'importance pour eux de l'amitié et les philosophes en herbe qu'ils sont.

Ephémères et récurrentes, les épidémies conservent leur immuable pouvoir de sidération. À travers elles s'expriment le désordre du monde et l'énigmatique nouveauté, qui sans cesse défient notre savoir. Laboratoires biopolitiques depuis l'exclusion de la lèpre et le quadrillage de la peste, elles sont aujourd'hui au centre du débat éthique, épistémologique et politique de l'émergence. La COVID-19, première grande pandémie de la mondialisation triomphante, s'est manifestée tout à la fois comme une répétition des précédentes et comme le surgissement d'un changement radical, le déploiement d'un monde que rien ne laissait prévoir. Elle s'offre ainsi comme un nouvel objet philosophique, épisode presque banal de l'histoire des épidémies et pourtant épopée d'une absolue singularité menaçant la survie d'un monde devenu soudain plus vieux.

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Chacun peut entendre aujourd'hui qu'il s'agit des forêts après les gigantesques incendies planétaires. Si la vie est née dans les océans, le berceau de la lignée humaine fut forestier. Quand et comment s'est mis en place le verdissement des continents ? Quelles en furent les conséquences ? Si depuis le Néolithique, l'homme dégrade les écosystèmes forestiers, leur pérennité devient aujourd'hui un des objectifs du développement durable de la planète, car l'équilibre des sols, de la biodiversité, de la qualité de l'eau et de l'air et notre bien-être sont en jeu.

En 2020, sur la vingtaine de pays concernés, plus de la moitié ne possèdent au plus qu'une seule salle de cinéma en activité, et rares sont ceux qui arrivent à produire et distribuer régulièrement ne serait-ce qu'un film par an. Production, distribution, exploitation des films, mais aussi industries techniques n'ont jamais existé que dans une minorité de ces pays. Pour tenter de comprendre le phénomène, dix-huit auteurs de quinze nationalités différentes en retracent l'histoire et les cheminements depuis 1960, posant des jalons sur cette question peu traitée du rôle des États africains francophones vis-à-vis de leur filière cinématographique nationale.

Une étude sur les intellectuels congolais, formés par le pouvoir colonial belge et l'Eglise catholique. Ces érudits sont isolés du reste de la population et placés sur un rang supérieur par la presse et la littérature conformiste. Ils perpétuent ensuite eux-mêmes un discours permettant de légitimer l'ordre colonial. ©Electre 2021

Sacrifiée par l'Autriche à Napoléon en 1810, Marie-Louise fut une impératrice digne et d'une grande rectitude de moeurs. Victime depuis deux siècles de calomnies pour avoir aimé le général Neipperg puis l'avoir épousé à la mort de Napoléon, Marie-Louise se battit pour son fils qu'elle rêvait de voir Duc de Parme après elle et dont elle fut séparée en 1816. Son seul soutien contre Metternich fut le général Neipperg qui défendit ses droits sur Parme et gouverna le duché à ses côtés. Ce que l'on a reproché à Marie-Louise, traitée jusque-là en pion diplomatique, est de s'être finalement assumée en tant que femme libre et d'avoir reconstruit sa vie dans la quiétude de Parme qui lui faisait oublier les tempêtes de l'Empire.

Ce récit fait revivre la décennie où sont nées les Communautés européennes à travers quelques-uns de ses protagonistes - Jean Monnet, Robert Schuman, Konrad Adenauer, Alcide De Gasperi et Paul-Henri Spaak -, ceux qu'on appelle les « Pères fondateurs de l'Europe ». Les faits, les données et les conversations recueillis sont le fruit d'un travail de recherche exhaustif et fouillé fondé sur les mémoires des Pères de l'Europe, les articles de presse de l'époque, les discours publics et les archives historiques des différentes institutions. Mais aussi sur une série d'interviews auprès de personnes qui connurent ou travaillèrent étroitement avec les personnalités évoquées. Chapitre après chapitre, le lecteur devient le témoin de leurs parcours, de leurs valeurs et relations personnelles, de leurs accords et dissensions, autant d'éléments-clés pour comprendre comment et pourquoi ont été prises des décisions qui touchent aujourd'hui près de 500 millions d'Européens.

Chaque année, au moins deux millions de fillettes dans le monde sont victimes des mutilations génitales féminines. L'OMS chiffre aujourd'hui à 140 millions le nombre de femmes souffrant des séquelles de ces opérations. Quels sont l'origine et le fondement de cette pratique traditionnelle qui tue des fillettes et affecte la santé physique, psychique ainsi que le bien-être social des femmes ? Quelle est l'idéologie qui la sous-tend, la cimente et la pérennise ? S'inscrit-elle dans le système patriarcal mondial de contrôle du corps et de la sexualité des femmes ? Quelles stratégies mettre en oeuvre pour éradiquer cette coutume néfaste ? Voilà autant de pistes historiques, socio-anthropologiques, juridiques et militantes qu'explore cet ouvrage pour la compréhension de la pratique des MGF-excision et leur éradication définitive.

Cet ouvrage dresse un état des lieux des sociétés concernées par une forte élévation du niveau de vie, sous l'égide de la terrible prémonition de René Char_: « Étrange faillite que celle de notre civilisation qui naufrage à l'instant de son triomphe. » De l'ensauvagement au discrédit démocratique, de la nostalgie de la croyance à la crise des États-nations, de la fin de l'hospitalité à la société du mépris, de la propagande de masse au « jouir-à-tout-prix », cet essai procède à une mise en dialogue d'écrivains, de philosophes et de spécialistes des sciences sociales en écho avec leurs aînés : Arendt, Camus, Ellul, Valéry, Husserl ou Tolstoï. Dans l'espoir qu'advienne, selon les mots de René Char, « l'homme à tête de nouveau-né ».

Cet ouvrage traite en un premier temps des racines, exils et périls par la (re)lecture d'essais qui ont accompagné la période des décolonisations, en empruntant les voies ouvertes par Albert Memmi, Frantz Fanon et Édouard Glissant pour éclairer la compréhension de ce que nous vivons aujourd'hui. La seconde partie intitulée Cocacolonisation étend les questions de déracinements et d'exils aux effets engendrés sur nos esprits par le mode de vie occidental inauguré dans les Trente glorieuses. L'avènement de la consommation de masse, de la société de l'entertainment et du despotisme de la vitesse semble lui aussi compromettre notre capacité à maintenir le sens de nos communautés humaines. Enfin, la confrontation des mémoires et contre-mémoires devrait ouvrir un avenir réparateur.

"Moyen d'expression métissé, impur, le cinéma est par définition au carrefour. Godard est à la recherche de l'art perdu. Seul un parcours zigzaguant à travers son oeuvre, une mise en résonance des films des années 1960 et des oeuvres postérieures, un va-et-vient des unes aux autres, peut permettre d'esquisser une réponse." Un portrait par la bande du cinéaste en forme d'introduction à son oeuvre.

S'adresse aux cliniciens et aux soignants, confrontés aux aléas du vieillissement et de la démence sénile type Alzheimer, aux familles, aux animateurs, ainsi qu'à tous les intervenants qui côtoient les personnes âgées, tant au niveau individuel qu'au niveau social et institutionnel. ©Electre 2021