Originaire de La Roquebrussanne (Var), Jean-Baptiste Jauffret est un héritier méconnu de l'abbé de L'Épée. Passionné par la pédagogie et l'étude des langues, il suit les cours de son maître, l'abbé Sicard, instituteur des sourds-muets et membre de l'Institut. Avec son soutien, il fonde à Paris une école pour enfants « entendants-parlants » dont la pédagogie est directement inspirée de sa méthode d'instruction des sourds. En 1810, sur les recommandations de Sicard et Haüy, l'impératrice Marie de Russie le nomme à la tête de l'institut des sourds-muets de Saint-Pétersbourg. Cette biographie est l'occasion de retracer la vie mouvementée de celui qui, pendant quatorze ans, va adapter et développer avec succès la méthode de L'Épée et Sicard en Russie.

À quoi tient la performance de l'École ? Quelles pédagogies et quel management adopter ? Comment améliorer l'efficacité de l'apprentissage et de l'enseignement ? Ces questions sont au cur des débats qui exhortent à repenser, voire transformer l'École afin qu'elle soit à la hauteur des défis de notre époque. Pour y répondre, Inventer sa pédagogie adopte deux angles de vue, théorique et pratique, confrontant les avancées pédagogiques, scientifiques et managériales aux réalités de l'École. Cette mise en parallèle de l'abstrait et du concret met en lumière un contraste flagrant entre la pléthore de méthodes, d'approches, d'outils et d'innovations pédagogiques à la disposition des acteurs de l'éducation et les difficultés de leur prise en compte en classe.

Une relecture de l'oeuvre de grands penseurs de l'éducation posant la question du rôle de l'école dans la construction de la conscience politique des citoyens. L'auteur identifie sept conditions qui déterminent cette construction et illustre chacune d'entre elles par les écrits de l'un des auteurs mis à l'honneur. ©Electre 2021

En s'appuyant sur des recherches scientifiques développées dans le champ des sciences de l'éducation dans divers pays européens, les contributeurs analysent le processus de reconnaissance et de validation des acquis de l'expérience afin de rendre compte de ce qui est véritablement évalué dans le cadre de ce dispositif. ©Electre 2021

Chaque société développe des formes de compréhension de ce qu'est un individu. Les études anthropologiques comparées montrent le caractère relatif et particulier de ces formes de représentation. La façon dont une société institue et « modèle » les unités d'existence que sont les individus révèle un ensemble d'aspects juridiques, éthiques, religieux, politiques, cosmologiques et sexuels, d'une grande pertinence pour le travail de différenciation et de modélisation qui relève de l'idée de personne. Ces modèles d'inscription sociale et culturelle permettent notamment d'inscrire dans la langue la différence entre individuation et individualisation, et d'observer leur lien étroit ou leurs tensions. Cet ouvrage rouvre le débat sur les antagonismes entre les sociétés « dites » d'individus et les sociétés relationnelles. À partir de la catégorie de l'individu-embryon, il engage un chantier de travail concentré sur le concept d'individu.

Dans ce livre consacré à l'abandon et l'adoption, mères de naissance, parents adoptifs, enfants, adolescents et adultes adoptés nous livrent leurs émotions face aux événements qu'ils ont vécus. Ce sont des rencontres fantastiques, des réflexions tendres ou révoltées, des cris d'une grande souffrance, des témoignages bouleversants... Nous entrons dans l'intimité des principaux acteurs de la triade soit les mères de naissance, les parents adoptifs et leurs enfants.

Un collectif de 26 photographes amateurs basé en Bourgogne, au sein d'un atelier associatif à Daix en Côte d'Or (auquel se joignent d'autres passionnés de photographie domiciliés à Paris, en région lyonnaise, en Irlande et en Australie), décide dès le 16 mars 2020 de témoigner ensemble et quotidiennement des conséquences qui vont se faire jour dans notre vie, dont un confinement à l'échelle du pays. Ainsi pendant près de six mois, 1600 photographies ont été prises. Parmis elles 390 images ont été retenues pour concevoir un livre et raconter ainsi aux générations qui nous suivront un chapitre de notre vie durant l'année 2020.

Le monde vibre de violences environnantes. Bien avant les violences des idéologies et des théologies, bien avant la violence même des hommes, l'assaut commence avec les Violences de la Nature, par l'écrasement de la petitesse humaine sous le rouleau de l'Univers, de son immensité, de son indifférence, et par sa vocation à nous faire vivre avant que de nous tuer. Un paranoïaque lucide, même ordinaire, agissant comme un juge, conclurait de son instruction menée à terme, et ceci presque à juste titre, que l'Univers nous en veut personnellement.

Cet ouvrage passe l'idéalisme philosophique qui a dominé notre histoire intellectuelle, de l'Antiquité à nos jours, au crible du matérialisme. Il fait apparaître son enracinement général dans le faible développement des sciences et des techniques, et sa persistance anachronique aujourd'hui. Critiquant l'influence que la religion a eue sur l'idéalisme, il en montre le rôle néfaste dans l'histoire, en se mettant souvent au service des pouvoirs en place et de leur idéologie. Yvon Quiniou en appelle donc, pour finir, à un réveil de la philosophie : un matérialisme accordé aux sciences et motivé par l'idéal progressiste d'une humanité émancipée, dont Marx nous a fourni l'idée.

« Phallocrates rétrogrades » contre « progressistes décadents » : autour des sexualités, les combats font rage. C'est que chacune et chacun argumente à partir de sa chair même, de son expérience unique et intime d'être sexué. Les études de genre, initialement lutte salutaire pour la dignité des femmes, présupposent que le corps n'est qu'un construit. Elles l'éliminent comme donnée minimale de sens, le considérant comme infiniment plastique. Comme si le corps, au fond, n'était « rien » pour l'être humain. Dédaignant d'opposer sexualités biologique, affective et sociale, cet ouvrage veut aller « à la chose même ». Et si féminin et masculin étaient des forces bien plus riches que leur simple expression sensible ? Le masculin et le féminin nous traversent, nous dépassent et font notre humanité. Pour un monde en crise, chercher une harmonie entre ces deux pôles ne serait-il pas l'ultime vecteur de paix ?

Depuis quelque temps, il est devenu presque impossible de faire l'impasse sur l'antispécisme. Ses militants, végans ou animalistes, ont fait émerger la question du droit des animaux sur la scène publique. Partout retentit le slogan : égalité entre tous les êtres sensibles ! Cet ouvrage questionne cet appel à la justice. Il propose d'explorer les fondements théoriques de la pensée animaliste. Il met au jour la vision de l'homme et du monde sous-jacente à l'idée d'une égalité morale entre l'homme et les animaux. De Platon à Nietzsche en passant par Bentham ou le christianisme, l'antispécisme sera évalué à l'aune de l'histoire de la philosophie.

Loin des poncifs et autres lieux communs qui circulent sur la méditation, cet ouvrage ouvre les portes de cette pratique millénaire et nous fournit les clés de ce que les bouddhistes appellent la culture de l'esprit-coeur. Pratiquée par des bouddhistes, mais aussi dorénavant par des non-bouddhistes, la méditation s'adresse à celles et à ceux qui souhaitent voir la réalité en face et gagner en sagesse. Après avoir expliqué ce qu'il faut exactement entendre par méditation et abordé les conditions matérielles de sa mise en oeuvre, ce manuel propose différents exercices mentaux. Méditations analytiques, pleine présence, méditation sur l'amour, pratique de l'échange, méditations ambulatoires, exercices tantriques et autres pratiques traditionnelles y sont exposés de façon détaillée et graduelle.

En 1905, la France a choisi la laïcité et un régime de séparation des Églises et de l'État. Ce choix garantit à chaque citoyen sa liberté de croire ou de ne pas croire, la possibilité de pratiquer le culte de son choix, dans la sûreté, seul ou en assemblée et, dans le même temps, il assure la sauvegarde d'une collectivité pacifée, riche de la diversité de ses membres rassemblés sous le régime d'une loi commune collectivement déterminée et donc librement consentie.

Gaston Bachelard a défini les obstacles que constitue la pensée commune face à la connaissance scientifique. Cet ouvrage se propose de porter une focale particulière sur une forme de pensée commune : la pensée religieuse. La science a acquis au cours de son histoire une autonomie vis-à-vis des autorités religieuses. Mais la pensée religieuse peut aujourd'hui encore constituer une certaine inertie de la pensée face à l'apprentissage des sciences. Sur des bases laïques et universalistes, l'auteur caractérise ces obstacles, aussi bien d'un point de vue méthodologique que conceptuel. En effet, le fonctionnement de la science s'appuie sur des présupposés méthodologiques qui peuvent entrer en contradiction avec certaines postures religieuses. Etablir les obstacles de la pensée religieuse permet leur dépassement dans le cadre d'une laïcité engagée à visée universaliste.

L'humanisme républicain ressemble à une statue abandonnée depuis longtemps : tout se passe comme s'il fallait de grandes épreuves pour en prendre conscience et célébrer l'esprit humaniste qui sut construire notre République et nous apprendre à chérir notre Nation. L'humanisme républicain est trop souvent confondu avec une image faite des préjugés et des malentendus qui la défigurent. Refusant la nostalgie comme la résignation, cet ouvrage entend promouvoir notre République, en harmonisant les héritages à assumer, les défis à relever et les nouvelles perspectives à ouvrir. Pour mobiliser cet humanisme républicain, définissons-le et entreprenons sa reconquête afin de démontrer sa portée émancipatrice et réconciliatrice. Ainsi, à l'émotion, notamment après les attentats, succédera la promotion indispensable de la tradition républicaine.

Cet ouvrage est le dernier volet d'une tétralogie dédiée à la philosophie de la violence. À défaut de Dieu ou de dieux, ce sont des idoles qui s'invitent pour engendrer de nouvelles violences. La première est le "moi-je" qui sépare l'individu de la communauté. Suivent alors le Veau d'or jusque dans le capitalisme effréné, les morales dégénérées, les certitudes et les convictions, le progrès qui régresse et la raison qui déraisonne. Embourbée dans l'hubris, l'humanité a construit un monde menaçant, où la némésis prend la figure de catastrophes climatiques et de dérèglements des équilibres biologiques. Mais il arrive que les idoles coagulent en idéologies qui s'en prennent aux races ou aux classes, pour se débarrasser des hommes et construire le monde nouveau qui mettra fin à l'Histoire. Alors, les paradis se transforment en cauchemars. L'ouvrage s'achève sur la question du suicide, tout en invoquant l'espérance de découvrir l'ordre sous le chaos.

Cet ouvrage complète un premier livre paru en 2015 Néolibéralisme et éducation qui présentait des textes provenant des deux premiers colloques de recherche. Ici nous exposons le problème du néolibéralisme et son impact sur le monde de l'éducation, des formations et de la pédagogie.

Ce second volume présente les principaux courants théoriques du XXe siècle consacrés aux acteurs sociaux à travers leurs auteurs issus de la psychologie, tels que J. Piaget, M. Klein et A. Bandura, de la philosophie, notamment E. Levinas, P. Ricoeur et C. Gilligan, ou encore de la sociologie, comme E. Goffman, R. Boudon ou encore A. Schutz. ©Electre 2021

Une initiation aux théories en sciences sociales qui ont marqué le XXe siècle. Ce volume présente les auteurs qui ont donné aux sciences humaines leur force et leur autonomie : Marx, Spencer, Peirce, Le Bon, James, Pareto, Freud, Saussure, Durkheim, Simmel et Weber. ©Electre 2021

Traité de 1895 dans lequel E. Durkheim (1858-1917) présente sa méthode d'observation des faits sociaux, le mode de distinction de ce qui relève du normal et de ce qui a trait au pathologique, les règles relatives à l'emploi des catégories sociales dans l'analyse des objets étudiés ou les différentes conduites lors de la recherche des causalités. ©Electre 2021

Cet ouvrage est consacré à la très préoccupante aventure médico-scientifique d'un virus, le SARS-CoV-2. Responsable d'une pathologie frappante par ses singularités, ce virus à multiples facettes n'a cessé de nous étonner par son inventivité. En même temps qu'il a suscité des interrogations sur les risques et crises sanitaires du futur, ce fléau épidémique a révélé la douloureuse expérience de nos fragilités, et même parfois de nos indifférences, obligeant à de sérieux questionnements sur le monde de demain. Ce virus étonnant et violent ouvre ainsi un vaste champ de réflexions sur une problématique collectivement vécue par nos sociétés humaines comme un immense défi à repenser de nouvelles solidarités.

Cet ouvrage est une approche personnelle concernant les arbres et la forêt, nourrie par plusieurs décennies d'enseignement universitaire et de recherches. Il est organisé à la manière d'un dictionnaire, chacun des mots choisis étant prétexte à une réflexion plus singulière sur l'arbre, fabuleux organisme vivant, la forêt, contrainte par un environnement changeant, et le chercheur écologue confronté à toute la complexité de ces écosystèmes. Facile d'accès, ce recueil se veut néanmoins dicté par une rigueur scientifique revendiquée, caractérisant l'écologie scientifique. Ceci n'empêche cependant pas un regard passionné privilégiant les relations que les humains entretiennent ou ont entretenu avec ces autres habitants de notre planète. A notre époque, la forêt constitue un enjeu scientifique et sociétal crucial, et le discours scientifiquement doit prévaloir.

Le mystère de la Foi s'exprime par un vocabulaire spécifique, trop souvent incompris ou confondu. La vocation de cet ouvrage est d'éclairer précisément ces termes, leur histoire et leur évolution dans la pensée philosophique et théologique occidentale. Les notions fondamentales de la réflexion spirituelle sont abordées pour être expliquées et comprises. Mêlant spiritualité, histoire et philosophie, cette initiation se veut une référence accessible à la recherche d'un savoir universel rassemblant l'Humanité.

Les archéologues nous disent que les grands monuments d'Israël n'appartiennent pas au royaume de Salomon mais qu'ils se situent en Samarie. Ils sont l'oeuvre de la Maison d'Omri, une dynastie du royaume du nord de deux cents ans plus récente que Salomon. Au temps de l'apogée de Samarie (IXe - VIIIe siècles), Jérusalem au sud n'est encore qu'une bourgade. Cela conduit à admettre que la Saga de Jacob adorant le Dieu-El (un mot pluriel) qui exige le sacrifice des garçons premiers-nés, est antérieure à celle de Moïse et Abraham adorant YHWH le Dieu unique, qui a ce rite en horreur. Ainsi la Torah montre-t-elle les traces d'un double récit déjà connu mais qu'il faut relire : deux récits de Création divine, deux récits du Déluge, deux lignées des fils de Noé et deux récits de sortie d'Égypte. La chute de Samarie (720 av. J.-C.) a donné raison au Dieu unique. La Bible n'échappe donc pas à la grande règle de l'Histoire : elle est écrite par les vainqueurs ou les survivants.

Depuis deux siècles, la critique littéraire fait état d'épisodes ou de versets répétés dans le récit de Marc, l'évangéliste. Ce sont les doublets de Marc. On les pensait limités autour des deux multiplications des pains, mais ils concernent en fait tout le texte. Une disposition sur deux colonnes livre un double message s'adressant à deux communautés successives : l'une issue du judaïsme, l'autre convertie du paganisme. Ces remarques se limiteraient à la linguistique, si les deux communautés avaient célébré le même rite. Il n'en est rien. Dans sa 1ère lettre aux Corinthiens, Paul permet aux deux communautés fondatrices de l'Église de retrouver un rite eucharistique commun.

Entre 1925 et 1930, en pleine prohibition, le port de Saint-Pierre-et-Miquelon au sud des côtes de Terre-Neuve est au coeur d'un intense trafic d'alcool organisé par Al Capone... Roman d'aventures, mêlant mer et gangsters, pour se replonger dans l'époque des incorruptibles. ©Electre 2021