Des centaines de jeunes qui rêvent d'une vie nouvelle tentent chaque année d'émigrer clandestinement. Ils s'embarquent vers la Sardaigne, d'où les plus chanceux rejoignent Marseille ou Paris. Mais beaucoup se noient

Le nombre de harragas, ces candidats à l'émigration qui risquent leur vie sur des embarcations de fortune pour traverser la Méditerranée, est monté en flèche ces derniers mois.

Des familles entières quittent le sud pour mendier en Algérie. Toutes ne survivent pas au piège du désert.

A leur départ d'Algérie en 1950, les Gharram étaient des "Français musulmans". Quatre générations de "Normands pur beurre" sont nées au Havre. Des "musulmans français" ? Des Français.

Ils sont la deuxième génération. Leurs parents ont quitté l'Algérie pour les promesses de la France. Déçus et sans illusions, ils traversent à leur tour la Méditerranée. Dans l'autre sens.

A mesure que la crise algérienne s'aggrave, les pays européens, et la France en particulier, multiplient les obstacles à l'obtention de visas. Problème : ce sont les honnêtes gens qui sont les plus pénalisés. Et le marché noir des faux documents prospère.

Journalistes, cernés par le danger, ils ont quitté Alger pour se retrouver un jour à Paris sans papiers et sans travail. Comme eux, de nombreux intellectuels algériens se réfugient en France, au Maroc, en Tunisie...