Un simple billet bleu. Moins spectaculaires que les images de la chute du Mur, le 9 novembre 1989, les 100 deutschemarks remis par le gouvernement ouest-allemand en signe de bienvenue à chaque citoyen de l’Est ont profondément marqué chacun de ceux qui les ont reçus. Comme un ticket d’entrée pour un tour de manège dans la société de consommation.

Ils n'ont pour la plupart par connu la RDA. Mais souffrent des clichés persistants qui entourent les nouveaux Länder. Trente ans après la réunification, de nombreuses voix se fédèrent à l'Est pour revaloriser un héritage culturel singulier, et défendre une identité allemande plus hybride. Un antidote à la montée de l'extrême droite qui se nourrit de cette frustration régionale.

Lancé dans le tourbillon de la réunification allemande, le tabloïd "Super Illu" n'en finit plus d'être plébiscité par les habitants de l'ex-RDA.

Le 3 octobre 1990, la réunification allemande lançait des millions d'habitants de l'ex-RDA à la conquête de l'Ouest, à la poursuite de formations et d'emplois. Trois décennies plus tard, quatre millions d' "Ossis" se seraient exilés... avant, pour beaucoup d'entre eux, de faire le chemin en sens inverse. Dans le cadre d'une série-documentaire produite par la chaîne régionale MDR, Thomas Kühne a accompagné dix de ces "Rückkehrer" ("revenants") dans leur retour aux sources.

Plus de 3,5 millions d’Allemands ont quitté l’ex-RDA après la réunification pour s’installer à l’Ouest. Une tendance inverse se dessine grâce au travail de terrain d’agences spécialisées, explique "Die Zeit".