Alors que dans "Blue Jasmine", précédent film de Woody Allen, la protagoniste campée par la merveilleuse Cate Blanchett se berçait d'illusions, à tel point qu'elle était pathologiquement incapable d'affronter la réalité, le héros de "Magic in the Moonlight" refuse catégoriquement l'idée même d'un monde surnaturel pour garder les deux pieds sur la terre ferme. Le plus drôle, bien entendu, est qu'il fait commerce de l'illusion puisqu'il a la réputation d'être le plus grand maître des magiciens !

Woody Allen est un cinéaste-caméléon, dont les films ont la couleur du temps, la couleur de la saison, et reflètent l'humeur changeante d'un créateur prolifique, tour à tour tendre et sarcastique, dépressif et enjoué.

"J'ai une vie stable et disciplinée. Je n'ai jamais fait de dépression nerveuse, je n'ai pas eu de panne d'inspiration..."

Tout en s'inscrivant dans un registre différent, le nouvel opus allénien fait suite à "Coups de feu sur Broadway" (1994) et "Accords et désaccords" (1999), également situés dans un New York mythique et réinventé par le cinéaste.

Après une série de films légers qui ont démontré qu'il n'avait rien perdu de sa verve comique, Woody Allen retrouve avec "Melinda et Melinda" un équilibre qui lui est cher. Le ton et le climat sont ceux de ses films les plus ambitieux : dans la lignée de "Manhattan", "Hannah et ses soeurs" et "Maris et femmes", Allen travaille les figures du couple et de l'infidélité, de l'intellectuel, de l'artiste et des compromis auxquels ils doivent faire face.

Dans "Hollywood Ending", il joue le rôle d'un cinéaste aveugle dont le film, incompréhensible, est présenté au Festival de Cannes.

Voici donc "La Vie et tout le reste", le nouveau film du plus new-yorkais des cinéastes. Le sujet ? Eternel : la vie de couple.

Le réalisateur d'"Escrocs mais pas trop", qui sort le 6 décembre, est un fou de cinéma. Les citations qui émaillent tous ses films en témoignent.

Quand il est venu pour la première fois à Paris en 1964, il en est tombé amoureux, au point de vouloir s'y établir. En 2011, il y a tourné ℗ Minuit à Paris ®. Mais c'est à New York que François Forestier l'a rencontré.

Avec ″Blue Jasmine″, où la sublime Cate Blanchett incarne une femme déchue, le cinéaste américain signe l'un de ses films les plus noirs, l'un de ses plus beaux aussi.

Présent à Cannes hors compétition, le cinéaste new yorkais de 75 ans y a dévoilé sa dernière comédie, ″Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu″, et offert le plus beau casting du Festival : Naomi Watts, Josh Brolin, Anthony Hopkins, Antonio Banderas...

Les réalisateurs d'"Intouchables"' et de "Samba", Eric Toledano et Olivier Nakache, avaient un rêve : rencontrer Woody Allen, leur idole. "Studio Ciné Live" et "L'Express" l'ont exaucé pour eux.