La création et la créativité ne datent pas d'hier : notre espèce pratique la sublimation artistique depuis la nuit des temps. Elle serait même indispensable à sa survie, nous dit le paléoanthropologue Pascal Picq qui tisse des liens entre les arts préhistoriques et contemporains dans son nouveau livre, "Manifeste intemporel des arts de la préhistoire".

À Roubaix, La Piscine inaugure un automne anglais autour d'une exposition centrale consacrée à William Morris, l'inventeur de « l'art pour tous » auquel le design contemporain doit tant.

Il a écrit sur les cabinets de curiosités, le trompe-l'oeil, l'androgyne... et a dirigé des collections chez divers éditeurs. Son goût le porte vers les excentriques anglais et les érudits italiens. Éditeur, écrivain, essayiste, épris d'insolite, expert sans être spécialiste, ce découvreur reste à découvrir.

Cent vingt-cinq ans après sa mort, William Morris, la grande figure du mouvement anglais de design néoartisanal Arts & Crafts, pourrait être considéré comme l’un des pionniers de l’« éco-socialisme », une idéologie alternative au productivisme située au croisement des questions sociales et environnementales. Mais il fut surtout le promoteur d’une pensée radicale où tout part de la notion d’art et tout y revient toujours. Politisation de la pratique artistique et esthétisation de la vie jusque dans ses aspects les plus quotidiens y deviennent une seule et même chose.