On ne voit jamais un paysage, on le revoit : il est là, gravé en nous par les récits, les mythes collectifs, les images les plus diverses, des gravures aux tableaux, des cartes postales aux films. Et c'est ce travail collectif de la mémoire, la constitution de paysages idéaux par accumulation de récits, de descriptions, de journaux de voyages, d'images, que Schama élucide [...] Ces visites des hauts lieux naturels, " où soi-même se révèle à soi-même ", sont à chaque fois l'occasion d'une démonstration érudite (Schama fait un très bel usage des citations) et d'une écriture très maîtrisée. Etudiant le travail quasi poétique opéré par la mémoire collective sur bon nombre de paysages, Simon Schama se fait lui-même écrivain. Sans doute est-ce là que son appel provocateur en faveur d'une autre histoire est le plus convaincant : le récit, dans ce livre, brasse les métaphores, les citations et l'analyse selon un fil narratif dont le pouvoir de suggestion gagne, à lui seul, le statut d'un paysage. Enserrant et répondant à ce paysage de mots, il convient de mentionner enfin le très beau travail d'illustration proposé ici, les images s'ajustant à l'écriture tout au long d'un ouvrage qui fait date.

L'entrée dans le musée des oeuvres d'art leur donne une nouvelle carrière esthétique. Les objets patrimoniaux sont soumis à une mise en scène qui en règle la perception. R. Recht étudie des processus au cours desquels ces objets ont été inventés puis caractérisés : dans le cercle du jeune Goethe où l'on trouve la première généalogie de l'architecture gothique, dans l'art roman, etc.

Cet instrument de travail est une histoire de l'histoire de l'art. Son objectif est de faire comprendre en quoi consiste cette discipline, ce qu'elle révèle d'une époque et d'une civilisation, en quoi elle permet de décrypter les oeuvres d'art. Il passe en revue les différentes formes d'histoire de l'art depuis l'Antiquité, du catalogage aux lectures dogmatiques, puis à la réflexion philosophique.

Dans ces entretiens, R. Recht, professeur au Collège de France et membre de l'Institut d'histoire de l'art, aborde les enjeux, les méthodes et l'impact économique et social de l'histoire de l'art.

Depuis Hegel, il est dit que l'art est fini. Pourtant il continue. L'auteur s'interroge et se demande s'il existe toujours une histoire de l'art.

L'auteur analyse la naissance de nouvelles formes d'expériences esthétiques au XVIIe siècle, avec l'apparition des cabinets et des galeries, et l'émergence d'un nouveau sujet sensible.