Certes, Jacques Crozemarie et ses complices auront du mal à se défendre contre les accusations de l'ordonnance de renvoi. Mais la justice n'a pas étendu ses requêtes à la faillite d'un contrôle en théorie assuré par des personnalités scientifiques et des représentants de l'Etat.

Quel était l'enjeu réel du partenariat avantageux qui liait Jacques Crozemarie aux fournisseurs de l'association, à l'échelle des centaines de millions collectés au nom de la lutte contre le cancer ?

En trente ans, il était devenu l'indispensable bailleur de fonds de la recherche sur le cancer. Il a séduit les plus grands professeurs, rallié les politiques et déjoué toutes les tentatives de contrôle de ses activités...

De la faillite surprise d'un fournisseur de l'Association aux honoraires américains de Crozemarie en passant par les liens troublants avec un réseau d'entreprises belges, la justice parviendra peut-être à savoir où passaient les millions de la recherche contre le cancer.

Où l'on découvre que le commissaire aux comptes de l'association n'a jamais rien trouvé à l'étrange gestion de Jacques Crozemarie.

On l'ignorait : les sommes détournées à leur profit par Crozemarie et compagnie représentent à peine le cinquième de l'argent disparu. Le reste ? Jean-Jacques Chiquelin et Michel de Pracontal ont enquêté sur les étranges destinations des dons contre le cancer.

Depuis 1984, l'ex-président de l'AIRC a acheté puis revendu deux somptueuses villas en Provence. Et réalisé chaque fois d'étonnantes plus-values. Heureuse coïncidence, les acquéreurs de ces maisons ont des liens étroits avec les fournisseurs de l'ARC.