Qui ne connaît le huit-reflets et les gants blancs d'Arsène Lupin, sa bravoure et sa malice ? Bien que né au début du siècle, il enchante aujourd'hui encore l'imagination de bien des lecteurs. On le savait capable de tout. . Mais avait-on imaginé qu'il puisse se frotter au monde de la psychanalyse ? Qu'il puisse un jour s'allonger sur le divan ? C'est ce qui est fait ici - de façon mi-ironique mi sérieuse -, nous invitant à rencontrer Freud et Reich et à découvrir avec eux certaines de ses motivations les plus secrètes.

Michel-Pierre Haroche, agrégé de philosophie, ancien interne des hôpitaux de Paris, a suppléé Freud au chevet du président Schreber.

Les livres signés Maurice G. Dantec étant tous de "forts volumes", certains se demandaient ce qu'il donnerait sur de plus courtes distances. Périphériques est à cet égard la meilleure réponse qui soit. Composé de quatorze textes, jusque-là éparpillés dans la presse - Le Monde, Les Temps modernes, Le Magazine littéraire... - dans des collectifs ou sur le Net, ce recueil fait cohabiter nouvelles et essais, montrant du même coup que non seulement Dantec est aussi à l'aise sur le court que sur le long, mais que, contraint à une certaine concision, il parvient à davantage encore de précision dans son propos, à une écriture quasi chirurgicale et une densité optimale. Articles engagés - sur les attentats du 11 septembre 2001, sur la politique, l'art et la littérature -, nouvelles cauchemars - réponse aux Cyberpunks américains -, ces textes font de leur auteur, Grand prix de l'Imaginaire pour son second roman, un écrivain visionnaire et un esprit farouchement indépendant (d'où son rapport terroriste avec la machine à décerveler qu'est la télévision)... qui n'hésite pas à se raconter longuement ici, dans un entretien où on le retrouve tout entier, toujours désireux d'"atteindre la vérité en pleine tête, avec un fusil à lunette".

Erudit, connaissant parfaitement la langue et la civilisation de la Chine et du Japon, Robert Van Gulik fut aussi diplomate, écrivain et calligraphe. Il mourut en 1967 à cinquante-sept ans. Les auteurs, qui le connurent personnellement, retracent les tours et détours d'une existence mouvementée et citent souvent les carnets laissés par R. Van Gulik

Léo Malet (1909-1996) est le père de Nestor Burma, le premier grand détective privé de la littérature française, immortalisé à l´écran et en bande dessinée. Son parcours, de la poésie surréaliste au roman d´énigme noir, se caractérise par une personnalité littéraire hors du commun. Véritable figure tragique, c´est seulement à la fin de sa vie, abandonné par l´envie d´écrire, qu´il connut le succès que mérite son œuvre.

Un essai où l'écrivain dévoile les raisons de sa conversion à un catholicisme traditionnel, faisant appel à une vaste culture historique ainsi qu'à un raisonnement serré pour expliquer ses convictions. Avec, en contrepoint, le scepticisme éclairé de Bernard de Fallois, son éditeur et ami.

A l'heure où les démons de la censure réapparaissent sournoisement sur la scène littéraire, la littérature persiste à poser les mêmes questions déstabilisantes. De même, sans plus prétendre "changer la vie ", persiste-t-elle à vouloir agir sur le monde. Dans ces conditions, qu'appelle-t-on aujourd'hui un écrivain engagé ? Jean-Patrick Manchette (1942-1995) a résolument incarné cette figure. En dix ans et une dizaine de romans, il a, par sa capacité critique, porté un coup fatal à l'écriture de polars en France.

4ème de couv. : "Entré en littérature en 1979 avec Tueurs de flics Frédéric H. Fajardie a donné d'emblée au roman noir une charge subversive qu'il n'avait jamais connue jusque-là. Quinze ans et trente livres plus tard, Fajardie s'est imposé comme un classique. Son style, au service d'un réalisme de l'essentiel, a joué sur toute la gamme du noir. Son oeuvre, portrait impitoyable des années 80, a pris des distances définitives avec tous les protocoles médiatiques et le consensus arrogant des " gagneurs ". Choisissant pour héros des gauchistes en rupture de ban et des flics déboussolés, des combattants de la guerre d'Espagne et des résistants ambigus, des femmes traquées et des hommes fragiles, il a exploré méthodiquement l'envers de l'histoire contemporaine et le no man's land des névroses sociales. C'est donc au lecteur qui commence à soupçonner que notre temps fait dominer l'imposture d'un totalitarisme secret car jamais nommé que Frédéric H. Fajardie s'adresse en priorité ; avec lui, le sens et la jouissance célèbrent leurs noces révoltées dans le fracas des armes, le soyeux de la nostalgie et le sourire de l'enfance. "

L'hommage autobiographique de l'un des plus grands écrivains populaires français, spécialisé dans le genre policier, à sa ville natale, Saint-Etienne. (Livres hebdo : livres du mois, 10, 2000)