Une banque publique destinée à financer les PME : le projet emblématique de la République a vu le jour après cinq mois de luttes d'influence au sein de l'Etat. Il est le résultat d'une série de mauvais compromis. Et bien des questions restent encore en suspens.

Le président de la toute nouvelle banque publique d'investissement sera le garant d'un capitalisme d'Etat intelligent.

La Banque publique d'investissement était son premier engagement de candidat. Mauvais départ...

Paul-François Fournier est un tout jeune banquier d'affaires. Dans son large bureau du boulevard Haussman, à quelques encablures du quartier historique des banques, il pilote la très stratégique direction de l'innovation de Bpifrance.

Notes de taxi salées, flambée des salaires... Nos révélations sur la gestion de la BPI.

La Banque publique d'investissement est née. Sauf qu'il ne s'agit pas d'une banque. Ses moyens, dix fois plus limités, empêchent d'en faire l'outil financier de la transition écologique promis par le chef de l'Etat.

Le dossier est hautement symbolique. C'est à la fois l'engagement politique numéro un du candidat Hollande et un outil décisif pour le redressement économique du pays. Mais la mise en place de la BPI ravive de vieux conflits.

Satisfecit adressé en 2015 à BPIFrance, la banque publique d'investissement française (973 millions d'euros de résultat net bancaires en 2014 ; 2200 salariés). Durant ses 3 premières années d'existence, l'établissement a su devenir le premier fonds d'investissement des PME tricolores et s'est doté d'une stratégie d'intervention efficace. Les ressources limitées de la banque et des valorisations n'ayant pas permis un rebond boursier restent les seuls points faibles.