Le potentiel de l'économie birmane aimante les investissements. Mais prudence ! Car le développement doit créer des emplois et non pas enrichir les caciques du régime.

Après un demi-siècle d'isolationnisme forcené, suivi de cinq années d'ouverture, l'opposition birmane remporte brillamment les élections. Faut-il en attendre de grands bouleversements géostratégiques ?

Depuis le 1er novembre 2016, près de trente mille Rohingyas, victimes d'exactions, ont fui la Birmanie. Si Mme Aung San Suu Kyi a instauré une conférence de paix avec tous les groupes armés, les divisions ethniques demeurent. Un an après son élection, toujours tributaire des généraux, elle doit aussi faire face aux problèmes économiques intérieurs.

Implication grandissante de l'Union européenne en Birmanie, depuis plusieurs années déjà, par le biais d'un engagement financier important qui atteint 688 millions d'euros sur sept ans, en vue essentiellement d'aider à la mise en place de projets humanitaires et économiques. Un positionnement stratégique pour l'Europe, sachant que le pays regorge de matières premières et affiche une croissance attendue à près de 8,6% en 2016. De quoi susciter les convoitises extérieures, 5 mds EUR ayant fait l'objet d'investissements directs privés en 2015 depuis l'Occident.