À sept mois de la présidentielle, le chef de l'État réorganise ses troupes. Et tout laisse à penser qu'il va briguer un septième mandat.

Depuis 1982, l'inamovible Laurent Esso évolue dans les allées du pouvoir, toujours sous l'aile de Paul Biya. Et de protégé à potentiel héritier, il n'y a souvent qu'un pas.

Discret jusqu'à l'obsession, Adolphe Moudiki dirige la Société nationale des hydrocarbures (SNH) depuis vingt-cinq ans. Portrait d'un homme aussi fidèle que puissant, dont le chef de l'Etat refuse de se séparer.

A la tête du Cameroun depuis trente-six ans, Paul Biya devrait être réélu président malgré ses absences et l’aggravation de la "crise anglophone". Pour garder le pouvoir, il manie habilement la politique de la carotte et du bâton.

Il n'a pas fait campagne, ni prononcé de discours, ni même détaillé son programme... Et pourtant, le chef de l'Etat, au pouvoir depuis près de trente-six ans, a toutes les chances d'être réélu le 7 octobre 2018.

Près d'un an après son déclenchement, la crise anglophone embarrasse toujours au plus haut sommet de l'État. La décision de libérer les meneurs de la contestation, si elle a permis d'apaiser les esprits, n'a rien résolu. Et la présidentielle de 2018 approche...

Bien que nul ne sache encore si Paul Biya, 84 ans dont trente-cinq à la tête de l'Etat, se représentera en 2018, quatre piliers du régime apparaissent comme des candidats potentiels à sa succession. Mais gare à ceux qui exprimeraient publiquement cette ambition...

Le chef de l'Etat passe de plus en plus de temps reclus dans son palais de Mvomeka'a, son village natal dans le sud du pays. Ce havre de paix, dont sont tenus à l'écart les habitants des environs, est devenu l'un des centres du pouvoir et l'objet de tous les fantasmes.

De la libération de Maurice Kamto à celle des militants anglophones en passant par les conclusions du "grand dialogue national", le président Biya a pris tout le monde de court. Reste à connaître les raisons (et la portée) de ce coup de théâtre.