Certes, le principal bourreau de la ville, le Serbe Mladic, comparaît enfin devant le tribunal de La Haye. Mais, près de vingt ans après, le découpage ethnique a fait des ravages dans la capitale de la Bosnie, et seuls de rares créateurs tentent de sauver sa tradition multiculturelle.

A la veille des élections générales du 1er octobre 2006, un analyste de Sarajevo fait le deuil du melting-pot bosniaque.

Les tensions entre le gouvernement de la République serbe de Bosnie et la communauté internationale font renaître la crainte d'un conflit interethnique dans la population.

La capitale bosniaque avait su préserver, après la guerre des années 1990, les symboles de la cohabitation entre communautés musulmane, serbe et croate. La réalité se révèle tout autre.

Quinze ans après les accords de Dayton, Oslobodjenje dresse un constat d'échec en ce qui concerne une Bosnie-Herzégovine unie. Les négociations pour renforcer le pouvoir central tournent au fiasco.

Des dizaines de milliers de Bosniens manifestent depuis début février 2014 leur mécontentement contre le chômage, la corruption et la misère sociale.

Le 9 janvier 2017, les dirigeants de la république serbe de Bosnie ont célébré en grande pompe leur Journée de la souveraineté dans un climat de nationalisme exacerbé, constate un éditorialiste de Belgrade.

Vingt-deux ans après la fin de la guerre et du siège de Sarajevo, la pauvreté, le nationalisme et la haine gangrènent le pays.

La victoire électorale des nationalistes de tous bords pose crûment le problème de l'intégrité de la Bosnie. Un nouvel accord doit être négocié, sans doute avec l'aide du président serbe Milosevic, pour couper court aux visées des sécessionnistes de Pale.

A la veille des élections du 14 septembre, même ceux qui ont la nostalgie de l'ancienne vie en commun préfèrent aujourd'hui la sécurité que procurent les lignes de démarcation...