Pour donner des gages de bonne volonté aux bailleurs de fonds, Yaoundé fait le vide. Jusqu'au plus haut sommet de l'Etat.

Le pays de Paul Biya passe pour une carte postale figée où rien ne bouge. C'est en fait un lac aux eaux dormantes. Il cache de multiples courants qui s'agitent en profondeur.

Apparemment, dans le nouveau gouvernement du président Paul Biya, tout bouge pour que rien ne change. A y regarder de plus près, cependant, on décèle un réel souci d'efficacité et de cohésion.

Avec le nouveau gouvernement, le président Paul Biya a, comme à son habitude, déjoué les pronostics, repris les choses en main et mis un terme aux vélléités de guerre pour sa succession.

Retour de Bakassi dans le giron national, importante réduction de la dette... Le pays enregistre des résultats encourageants. Mais au bénéfice de qui ?

Le chef de l'Etat camerounais a annoncé le 31 décembre 2007 son intention de faire modifier la Constitution, pour ne pas circonscrire "la volonté populaire". Objectif : la présidentielle de 2011.

Déjà quatre anciens ministres et plusieurs dirigeants de sociétés publiques en prison. L'opération "Epervier" poursuit le nettoyage des écuries du régime. Non sans quelques dégâts collatéraux.

Secrétaire général du parti au pouvoir, ce proche collaborateur du président Paul Biya occupe une place stratégique au coeur des institutions. Son nom est l'objet de bien des supputations...

Nommé il y a tout juste un an, le Premier ministre ne communique pas et reçoit peu. Il s'est tenu à l'écart des affaires pour se construire l'image d'un homme loyal et sûr.

Cambriolages mystérieux, rumeurs de coup d'Etat, défaillances des services de sécurité sur fon d'intrigues de cour... Pour mettre fin à ce climat pesant, le président a tranché. Et nommé des hommes de confiance à la tête de la police et des renseignements.

Vaches, piments, pamplemousses... Le chef de l'opposition et fondateur du Social Democratic Front s'est pris de passion pour l'agriculture. Sans pour autant renoncer à la vie publique. Et c'est depuis sa plantation, au coeur du pays anglophone, qu'il a annoncé à ″Jeune Afrique″ qu'il se présenterait à la présidentielle de 2011.