La Turquie, attraction européenne aidant, paraissait engagée sur la voie d'une modernisation démocratique tranquille. La voici repartie vers un système autoritaire. Levent Yilmaz en fait ressortir l'enracinement dans l'histoire du pays.

Du Romain Virgile à l’Irlandais Joyce, bien des auteurs se sont nourris des poèmes homériques. Des Etats même en revendiquent l’héritage, au premier rang desquels la Grèce et la Turquie. Preuve ultime de leur universalité. Sommaire. Homéromanie ! L’« Énéide », l’épopée continue. Un héros national grec ? Ce que Joyce doit à Homère. Omer, le Turc. Le porte-parole des migrants ?

Avant le second tour, la campagne se résume à un mot : nationalisme. Mais qui de l’islamo-nationaliste Recep Tayyip Erdogan (49,5 %), favori des sondages, ou du candidat de l’opposition, le nationaliste laïque Kemal Kiliçdaroglu (44,9 %), l’emportera ? Tel le diable sorti de sa boîte, un troisième homme, l’ultradroitier Sinan Ogan (5,2%), s’est rallié à Erdogan. Son programme ? Renvoyer les 5 millions de réfugiés syriens et afghans, et en finir avec les Kurdes. Le peuple de Turquie est pris dans un scénario d’enfer…