Pour Cornelius Castoriadis, les sociétés s'instituent et se recomposent sans cesse. Il faut prendre en compte leurs fondements imaginaires.

Encyclopédique - elle va de la Grèce antique à la science la plus contemporain - la pensée de Castoriadis s'inscrit dans l'héritage du projet d'émancipation des Lumières.

Quel air frais, quelle jubilation, quelle délivrance, dans les années 50, que l'apparition de Socialisme ou Barbarie, qui secouait la pensée unique, doucereuse et tyrannique, d'un marxisme mou !

"Une Société à la dérive" rassemble des entretiens théoriques et des interventions politique du fondateur de "Socialisme" ou "Barbarie", parus dans de multiples revues françaises et étrangères, de 1974 jusqu'à sa mort en 1997.

Grand lecteur des classiques grecs, Castoriadis a mené un dialogue constant avec l'idéal de la démocratie athénienne. Sa réflexion, libre et toujours précise, sur la culture grecque touche trois termes centraux : la polis, l'histoire et la poésie.

Les Bororos, les Dogons ou les Incas nous importent beaucoup ; toutefois, nous n'aurons jamais, avec eux, les mêmes rapports qu'avec les Grecs anciens. En effet, depuis la Grèce du Ve siècle, se noue une aventure unique, celle de la création de la philosophie, cette recherche active d'un savoir désintéressé.

La parution régulière des oeuvres de Castoriadis aux éditions du Seuil permet de donner à ce penseur sa vraie place - l'une des toutes premières. Cet ouvrage qui rassemble des inédits de 1945 à 1967, casse l'image, partielle donc fausse, d'un théoricien dont la vie aurait été partagée en deux moitiés étanches

Avec une régularité digne d'éloge, l'édition française nous offre, chaque année, un nouvel ouvrage de Castoriadis, ce philosophe capital disparu en 1997. L'an 2010 propose aux éditions Mille et Une Nuits, Démocratie et relativisme, un débat de 1994 avec la revue du MAUSS (Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales), publié partiellement il y a quinze ans.