Les réseaux électroniques et les réappropriations auxquelles ils donnent lieu pourraient bien constituer le moteur d'une nouvelle économie culturelle. L'individu opérateur y devient sujet de son histoire dans un mouvement d'énonciation propre.

Entre juin et octobre 1968, l'ordre est revenu. A l'ivresse de la prise de parole succède la gueule de bois. Dans cet article lumineux, paru en octobre 68 et dont nous republions des extraits, Michel de Certeau prévient de l'héritage impossible que représente Mai 68 et des difficultés de la société française à assimiler une rupture culturelle et générationnelle.

L'expérience mystique échappe aux catégories théologiques traditionnelles. Dans son oeuvre, Michel de Certeau a cherché à rendre compte de cette expérience, en l'approchant par le prisme des sciences sociales, sans nier la singularité du sujet mystique, fidèle en cela à son approche toujours plurielle, à la marge, refusant d'adopter un discours unique et surplombant.

Les références intellectuelles dont se revendique le pape François rassemblent la littérature et la mystique, notamment à travers l'oeuvre de Michel de Certeau. Mais que nous disent-elles de sa manière de voir l'avenir de l'Eglise dont il a la charge ? Une pensée "ouverte" pour une Eglise "en chemin" : une telle ligne de conduite permettra-t-elle de surmonter des blocages actuels, comme ceux qui opposent la Chine au Vatican ?

La belle biographie que lui consacre François Dosse a remis en lumière Michel de Certeau. Un homme inclassable, jésuite et psychanalyste, ancré à gauche et impliqué dans Mai-68.

Jésuite, historien, anthropologue, Michel de Certeau est un outsider des sciences humaines. De l'exégèse des textes à l'analyse des pratiques quotidiennes, il n'eut de cesse de célébrer l'inventivité humaine.

Michel de Certeau s'est appliqué à débusquer la création culturelle dans la banalité de la vie quotidienne. Il s'est intéressé aux interstices et aux frontières par lesquels l'individu échappe à ce que l'on attend de lui, détourne les objets, les codes et les usages.