Rencontre avec un des très grands cinéastes actuels, Nuri Bilge Ceylan, dont "Le Poirier sauvage", vu à Cannes cette année 2018, est dans nos salles cet été.

Dans tous ses films, Nuri Bilge Ceylan remet en question la validité des liens familiaux dans une société turque changeante. "Le Poirier sauvage" s'inscrit dans cette thématique, tout en plaçant comme toujours ses personnages dans un environnement visuel somptueusement filmé qui reflète leurs contradictions.

Autodidacte et imprégné de littérature russe, le cinéaste turc, multiprimé à Cannes, porte toujours un soin jaloux à ses dialogues. Et filme les paysages anatoliens comme personne.

Dans un collège d'Anatolie, deux jeunes profs se morfondent. Arrive l'intense Nuray... Une fresques majestueuse et profonde sur le temps qui passe et la valeur des sentiments.

Neuvième long métrage de Nuri Bilge Ceylan, "Les Herbes sèches" achève en apothéose un cycle de trois films consacrés à trois âges de la vie d'intellectuels condamnés à attendre un sursaut du destin dans des régions reculées de Turquie. Après avoir étudié les regrets de la vieillesse dans "Winter Sleep" (2013), les aspirations de la jeunesse dans "Le Poirier sauvage" (2018), le cinéaste turc s'intéresse cette fois aux émois d'un enseignant quadragénaire qui se demande s'il n'est pas en train de passer à côté de son existence.

Avec "Les Herbes sèches", le réalisateur palmé d'or de "Winter Sleep" prolonge son théâtre de la comédie humaine. Rencontre avec lui et son actrice primée à Cannes, Merve Dizdar.