Ce n'est pas la première fois que Pékin accuse Tokyo de chercher à réhabiliter le passé criminel de l'empire du Soleil-Levant. Mais cette crise éclaire d'un jour nouveau l'affrontement des nationalismes dans la région.

Après la visite, en octobre 2005, du premier ministre nippon Junichiro Koizumi au sanctuaire Yasukuni, où sont enterrés des criminels de guerre, les relations entre le Japon et la Chine se sont encore détériorées. Leur rivalité politique et diplomatique n'empêche pas le renforcement de leurs liens économiques. Des entrepreneurs chinois ont même investi au Japon. Des sommes modestes, mais un phénomène significatif.

Désormais puissance mondiale, la Chine veut, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la France autrefois, s'affirmer également sur les mers. Au risque de bouleverser les cartes de la région et de mencacer ses voisins. A commencer par le plus important d'entre eux.

Si le XXe siècle est synonyme de fin de la colonisation, l'Asie reste travaillée par des rivalités qui la dépassent : après le conflit du Pacifique, la guerre froide s'impose au continent.