Le 60e Festival de Cannes a suggéré l'hypothèse d'un registre mineur chez les Américains. Dans le numéro d'été, un premier article a commencé à creuser cette intuition, en croisant les nouveaux films de Gus Van Sant, des frères Coen, etc., avec d'autres, récents, mais aussi avec le "Kafka" de Deleuze et Guattari, et son concept de "littérature mineure".

A l'occasion de la sortie de ″Wall Street 2″, rencontre avec Edward Pressman, qui produisit De Palma et Ferrara et lança Malick et Schwarzenegger.

Les observateurs attentifs de la passionnante vie hollywoodienne ont très certainement déjà remarqué cet inquiétant phénomène : la manie des séquelles et du filon surexploité atteint cette année un degré de saturation impressionnant, même selon les critères du cinéma américain.

"La Couleur pourpre", "Le Fugitif" ou "Le Dernier des Mohicans" n'ont pas été tournés en Californie, mais en Caroline du Nord, au bord de l'Atlantique, un petit Etat dont les studios rêvent de concurrencer Los Angeles et New York.

Jamais les Etats-Unis n'ont autant produit de "teen movies", ces films pour adolescents qui se passent des établissements scolaires. Dernier succès en date : "The Faculty".

La citadelle du cinéma américain ne s'est toujours pas ouverte aux minorités, comme en témoigne le réalisateur noir de "To Sleep with Anger".

Tout va plus vite qu'ailleurs à Hollywood : pas très étonnant pour une ville qui a toujours prôné la fuite en avant. Mais cette fois, la capitale du cinéma est en train de vivre une véritable métamorphose - la dernière du siècle...

L'été des films américains permet de porter un diagnostic sur l'état des genres à Hollywood. Une industrie forte et un cinéma déterminé à guérir à tout prix au risque de la normalisation...