Recruter puis fidéliser les donateurs se révèle de plus en plus difficile pour les associations et fondations françaises. En cause ? Une conjoncture économique défavorable et une concurrence amplifiée, entre autres. Dans ce contexte, les organismes caritatifs ont mis en place de nouveaux modes de collecte et de recrutement. Internet, les réseaux sociaux et les mobiles sont de plus en plus utilisés dans le but de rajeunir le profil du donateur traditionnel et de mieux fidéliser des donateurs de plus en plus exigeants et en demande constante d'informations et de proximité avec les associations.

Ces 10 dernières années, la confiance des Français envers les associations et les fondations faisant appel aux dons est restée stable, selon le baromètre de la confiance réalisé par Kantar Sofres pour le Comité de la Charte du don en confiance. La transparence dans la gestion et l'utilisation des dons, les contrôles et la proximité sont les trois piliers essentiels de la confiance des donateurs.

Les grands donateurs représenteraient 1% des donateurs les plus généreux d'après une étude réalisée par France générosités sur la base des données anonymisées de 15 associations et fondations. Ils représentant 23% des montants collectés et, depuis 2004, ils tirent la progression des montants. Très localisés dans les zones les plus riches, ils ont entre 50 et 65 ans et sont le plus souvent des hommes que des femmes.

Le principe du micro-don ? Il suffit d’arrondir à l’euro supérieur, ou plus, le montant de son salaire, de ses achats ou de son solde de compte bancaire, la différence étant ensuite reversée à des associations. Cela permet de collecter fréquemment de petits montants auprès d'un grand nombre de personnels. Les entreprises françaises y ont de plus en plus recours. Ces dispositifs permettent d’engager les clients et les salariés dans les démarches de RSE (responsabilité sociale des entreprises) des sociétés et des enseignes.

Anniversaires, pots de départ, mariages et même enterrements. Nos vies sont ponctuées de collectes. Progrès ou racket organisé ?

Alors que les subventions publiques sont en baisse, les organismes de l'économie sociale et solidaire, à savoir les associations, misent de plus en plus sur les appels à projet émis par les fondations pour financer leurs actions. Elles y trouvent plusieurs intérêts : ouverture à de nouveaux projets, mise en avant de leurs axes stratégiques, plus grande structuration dans le choix de ces projets… Toutefois, le processus peut s’avérer lourd pour les candidats. Il nécessite ainsi des ressources, une certaine structuration en amont et un suivi rigoureux du projet. Pas de chiffres.

La Fondation Agir contre l'exclusion (Face) se faisait bien voir des politiques comme des entreprises en permettant le financement d'opérations demandées par les élus, sur fond d'un vaste système de défiscalisation. Epinglée par la Cour des comptes pour ses combines, l'institution, présidée par le grand patron Gérard Mestrallet, est aujourd'hui menacée de dissolution. Une enquête judiciaire est ouverte. En complément, Dassault, Vallaud-Belkacem, le cabinet d'audit KPMG, Hirsch, Engie : les combines de la Face en cinq cas pratiques.

Du 25 au 31 mars, pour la deuxième année consécutive, plus de 450 podcasteurs francophones invitent leurs auditeurs à se mobiliser avec eux pour soutenir les actions d'associations caritatives.

Malgré la conjoncture économique morose, les Français restent globalement généreux avec les associations et les fondations. Une générosité financière qui a même continué de progresser en 2016, à hauteur de 2,5%, d'après les estimations de France Générosités. Cependant, près de la moitié des Français reste à convertir. Si ces derniers ne sont pas donateurs, c'est qu'ils sont victimes de la baisse du pouvoir d’achat, d'un manque de transparence mais aussi de l'absence de proximité avec une cause à défendre.