Le tourisme militaire ne s'est jamais aussi bien porté. Partout en France, les collectivités locales et les associations implantent musées, mémoriaux, centres d'interprétation. Après le temps du souvenir, place à la pédagogie.

Dépositaires d'un précieux matériau, les Archives nationales verront bientôt leur grand projet aboutir à Pierrefitte-sur-Seine.

Historien, homme engagé, Benjamin Stora, 61 ans, est sans doute le meilleur spécialiste de l'histoire contemporaine de l'Algérie, sa terre natale. Scénariste de « Guerre d'Algérie, la déchirure », remarquable documentaire réalisé par Gabriel Le Bomin et diffusé dimanche 11 mars 2012 sur France 2, il revient sur ce que fut la tragédie algérienne, son oubli et son retour dans les mémoires. De part et d'autre de la Méditerranée.

Les projets de musées sur la colonisation se multiplient dans le sud du pays. Une façon, pour une poignée de nostalgiques vieillissants, de redorer une image ternie par l'Histoire. Quitte à réécrire un peu celle-ci

De la Restauration à la fin des années 1870, l'avènement du nouveau régime n'a rien d'une évidence historique. Pour les républicains du XIXe siècle, avant d'être un mode de gouvernement, c'est un combat incertain, jusqu'à la guerre civile. Et un projet de société qui va de Fourier aux partisans de l'ordre. Retour sur une gestation difficile.

Ni complot papiste ni dérive tyrannique : le massacre des protestants, en 1572, ne fut pas prémédité. Un pouvoir soucieux de concorde, mais apeuré, décide d'éliminer quelques chefs huguenots... et ne peut empêcher un carnage, qu'il finit par endosser pour ne pas perdre la face. Un fatal engrenage de bavures et de quiproquos.

Olympe de Gouges au Panthéon ? Son entrée vaudrait reconnaissance du rôle des femmes durant ces journées où l'Histoire a basculé. Nombreuses à s'engager, beaucoup plus rares à se battre pour l'égalité complète. Vite suspectes aux yeux des révolutionnaires qu'inquiète un tel chamboulement de l'ordre social.

Les groupes peu nombreux venus d'Outre-Rhin au Ve siècle sont tout sauf sauvages. Et ont tôt fait de s'allier aux notables gallo-romains. Les Mérovingiens, ces Francs christianisés, ont administré la Gaule avec une rigueur héritée de Rome. Ce sont leurs successeurs carolingiens qui les ont diabolisés. Sacré Charlemagne !

Que n'a-t-on écrit sur l'infortune et l'impopularité des derniers Capétiens ? L'Histoire n'a longtemps retenu que la brièveté de leur règne et leur fatale absence de postérité mâle. Oubliant leur acharnement à bâtir un Etat et des institutions solides et efficaces qui ont jeté les bases de l'Ancien Régime.

Pour ses contemporains, la Pucelle est d'abord une prophétesse, respectée tant que ses prédictions se réalisent. Mise en échec - devant Paris, puis à Compiègne - elle devient suspecte, puisque Dieu l'a abandonnée. D'où l'accusation de sorcellerie, chez les Français comme chez les Anglais. La politique n'a plus qu'à s'en mêler...

L'Empire n'a certes rien à voir avec l'Union qui siège aujourd'hui à Bruxelles. C'est une construction imposée par la guerre, meurtrière pour les peuples soumis à la conscription. Pourtant, cet épisode, héritier des idées nées de la Révolution, a posé les fondements des futurs projets d' « Etats-Unis d'Europe ».

Onze ans de guerre, 88 soldats français tués et un sentiment d'amertume chez les familles, à l'heure du retrait des troupes d'Afghanistan : les leurs sont peut-être morts pour rien Des témoignages percutants, alors que l'armée française s'engage au Mali.