Le gouvernement ayant fait de la lutte contre la corruption une priorité nationale, une dizaine d'hommes d'affaires et de responsables du Parti communiste ont déjà été condamnés à mort et exécutés. Ils ne seront sûrement pas les derniers.

Manoeuvre interne ou authentique croisade en faveur d'un pays plus vertueux ? L'offensive anticorruption de Hu Jintao vise en tout cas à consolider la légitimité du Parti.

En Chine, le pouvoir cherche à moraliser la fonction publique ; à Taiwan, l'ancien président est poursuivi pour détournement de fonds. Un point de vue singapourien

Les autorités ont entrepris de pourchasser jusqu'en Europe ou en Afrique les responsables politiques et économiques convaincus de corruption. Une traque difficile ? Oui, mais extrêmement fructueuse

La guerre contre la corruption commence à porter ses fruits. Les privilégiés du régime s'abstiennent désormais d'exhiber leurs richesses. Et les géants européens du luxe s'inquiètent. Enfin, un peu.

Des banquiers qui disparaissent, des cadres derrière les barreaux, des suicides jamais élucidés... Le grand ménage entrepris par les autorités dans le monde de la finance tourne au mauvais polar.

Eliminer les fonctionnaires véreux, c'est bon pour la popularité. Mais le Parti a aussi joué des malversations pour asseoir son pouvoir et faire passer ses réformes, affirme un commentateur chinois en exil.

La vaste campagne anticorruption révèle le véritable objectif de Xi Jinping : affaiblir les factions opposées et s'assurer un pouvoir sans partage.

Longtemps moins connu que son épouse Peng Liyuan, la cantatrice officielle de l'armée chinoise, Xi Jinping est depuis sorti de l'ombre. Le nouvel homme fort de Pékin a lancé une vaste campagne de lutte contre la corruption qui gangrène le PCC. De nombreux apparatchiks ont été emprisonnés, parmi lesquels plusieurs figures éminentes réputées intouchables. Ce grand nettoyage va de pair avec une concentration des pouvoirs sans précédent, mis au service d'une politique de répression d'une ampleur inédite depuis Tiananmen.

Aucun corrompu n'est à l'abri. Tel est le nouveau credo du numéro un chinois, Xi Jinping. Sa cible ? Les "princes rouges" dont les fortunes se chiffrent en milliards d'euros.

Dans sa prétendue lutte contre la corruption, ce fléau qui mécontente les Chinois, le président Xi Jinping s'appuie sur un redoutable instrument de contrôle du pouvoir. Ses agents zélés, au-dessus des lois, n'hésitent pas à torturer les suspects. Un monde de l'arbitraire, où l'Etat de droit est encore loin...