Après Berlusconi, le patron de la Ligue du Nord tombe à son tour. Le scandale qui frappe le ténor du séparatisme lombard pourrait bien accélérer la recomposition du jeu politique.

Après l'avoir longtemps soutenu, les industriels veulent désormais la tête de Silvio Berlusconi. Ils ne supportent plus la dégradation de l'image de leur pays - et de leurs entreprises - à l'étranger.

En Italie, il est rare qu'un chef de parti démissionne. Le départ du leader de la Ligue du Nord après des révélations sur un détournement de fonds pourrait créer un fâcheux précédent, ironise l'éditorialiste Marco Travaglio.

Trafics d'influence, collusions mafieuses, corruptions... Les scandales dans l'entourage du président du Conseil pourraient bien faire chuter le Parti démocrate lors des prochaines municipales.

A l'été, la cour d'assises de Palerme doit rendre son verdict dans le procès de l'ex-président du Conseil Guilio Andreotti, jugé pour association mafieuse. A travers son cas, ce sont les liens étroits tissés depuis des décennies entre la mafia et la classe politique italienne qui sont dévoilés au grand jour.

L'ancien président du Conseil, accusé de collusion avec Cosa Nostra, a incarné pendant des années le pouvoir de la Démocratie-chrétienne. Son procès sera celui de toutes les compromissions de la politique italienne de l'après-guerre.

Après la mise en garde du bâtonnier de l'ordre des avocats, c'est tout le fonctionnement de la justice qui est désormais en question. Les "petits juges" ne font-ils que leur devoir, ou sont-ils victimes du "syndrome italien" ?.

En inculpant pour corruption le frère du Premier ministre, le juge Antonio Di Pietro est entré en guerre contre le gouvernement. L'enjeu de la bataille : qui gouvernera l'Italie ? Le "parti des juges" ou le "parti de la Fininvest" ?.

Le soupçon est roi, le système politique implose, l'économie stagne : l'indispensable moralisation de la vie publique et des affaires entreprise par ses juges risque-t-elle d'engloutir la démocratie italienne elle-même ?

L'ancien dirigeant du Parti socialiste italien, accusé de corruption, pourrait entraîner dans sa chute une bonne partie de la classe politique, au point que certains annoncent déjà les "funérailles de la Ière République".

"C'est fabuleux !" Les Italiens jubilent, conscients de vivre une période historique. Malgré les douze suicides et les centaines de mises en détention préventive, ce coup de pied dans la fourmilière de la corruption provoque des applaudissements. Mais une démocratie peut-elle subir sans dommage le discrédit de ses élites ?