Voilà près de trois ans qu'Edith Cresson pilote la recherche au sein de la Commission européenne. Or, les institutions communautaires ont souvent porté l'art du compromis à un stade de raffinement inégalé...

148 pages accusant plusieurs membres de la Commission, Edith Cresson en tête, de "népotisme" et de "mauvaise gestion" : un rapport d'enquête accablant qui met en péril l'avenir politique de l'institution.

Valse de ses collaborateurs épuisés, lassitude des autres commissaires européens, l'ancienne Premier ministre, nommée représentante de la France à la Commission, en 1995, n'a pas trouvé ses marques.

Cette semaine à Marseille, Edith Cresson lance "l'école de la deuxième chance", l'un des plus ambitieux projets européens. L'ex-Premier ministre, qui est aujourd'hui l'un des commissaires les plus actifs de Bruxelles, vient de publier un livre blanc sur l'éducation et un texte d'orientation sur l'innovation en Europe qui constitueront la base d'un large débat.

C'est la seule entorse qu'Edith Cresson acceptera de faire. Par solidarité avec les femmes, elle a voulu témoigner.

Trépidante, chaotique, tragi-comique et poignante à la fois, la carrière d'Edith Cresson à Matignon fut l'un des épisodes les plus étonnants de l'histoire.