Fini, le temps où les salles affichaient une seule pièce par jour. L'heure est à la multiplication des spectacles en un même lieu. Qui propose également restaurant, débats, lectures et rencontres. Le public apprécie. Reportage dans les coulisses de ces nouveaux ″multiplexes″ de la culture.

Dans un contexte économique morose, les grands rendez-vous musicaux de l'été, de Belfort à La Rochelle, ont réussi à sortir la tête de l'eau. Explications.

Si l'on intègre la donation Lambert à l'Etat signée en juillet 2012 et estimée généreusement 90 millions d'euros et celle de Soulages effectuée au profit de son futur musée à Rodez, les collections publiques se sont enrichies de près de 200 millions d'euros, un ″plus haut″ depuis de nombreuses années. Ces donations, auxquelles on peut ajouter celle du marchand Michael Werner au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, souligne l'importance de ces actes de générosité pour le patrimoine public.

Lumière, en août 2012, sur le secteur et le marché français de l'opéra qui, malgré son succès et des taux de remplissage des salles supérieurs à 90%, ne peut se passer des subventions de l'Etat et des collectivités. Pourtant, le prix des places est encore très élevés et le public de l'opéra reste une élite cultivée et fortunée. Pour autant, il est impossible de baisser le prix des places, d'après les directeurs d'opéras, compte-tenu des coûts de production très élevés du théâtre lyrique.

Au-delà des raisons économiques, c'est bien à une mutation en profondeur de la politique culturelle du gouvernement que l'on assiste.

Le dernier rapport de la Sacem démonte les idées reçues, révélant que l'activité culturelle pèse dans notre pays plus lourd que la production automobile. Une vraie exception française.

Si l'exportation massive d'oeuvres du musée français du Louvre à Atlanta est pratiquement passée inaperçue, la création d'une antenne à Abou Dhabi a provoqué une levée de boucliers. Plus de 3 000 personnes ont signé la pétition "Les musées ne sont pas à vendre" car ces tranferts s'inscrivent dans une tendance plus large à la transformation de la culture en spectacle.