Depuis 1967, le théoricien de la société du spectacle cultive avec intransigeance l'art difficile d'être fidèle à soi-même.

Alors qu'on réédite de passionants textes de l'auteurs de "la Société du spectacle", un pamphlet de Frédéric Schiffer suscite le scandale chez les inconditionnels.

Quarante-six printemps après la publication de ″La société du spectacle″, l'art séditieux du détournement et de la ″situation″ édicté par Debord est célébré à la BNF. Un comble pour un révolutionnaire ? Non, car le leader charismatique des situationnistes a tout fait pour passer à la postérité. Explications.

Classées trésor national, les archives de l'écrivain situationniste sont exposées à la BnF. Hommage spécial à un guérillero ayant fait du détournement d'images ou de textes préexistants son arme stratégique.

Brûlot contestataire en 1967 devenu pièce centrale d'un "Trésor national" en 2009, le parcours de "La Société du spectacle", oeuvre maîtresse du théoricien et militant situationniste Guy Debord, étonne et pourrait illustrer à merveille la capacité de récupération de ladite société du spectacle. Car ce livre touffu paru chez un petit éditeur est assez mal reçu. Ce sont les événements de mai-juin 1968 qui, ex post, dotent le livre d'un statut prophétique.

La publication, en près de deux mille pages, des "Oeuvres" de Guy Debord (1931-1994) fournit l'occasion d'aller au-delà de la légende situationniste, et de saisir la prodigieuse cohérence d'une pensée qui, parce qu'elle n'a jamais renié sa dimension révolutionnaire, nous offre les meilleures clés pour comprendre notre temps.

"La Quinzaine littéraire" a souvent évoqué, non pas la figure mythique de Guy Debord, mais ses écrits.

Même s'il prit vite ses distances avec Mai 68, ses textes contribuèrent au déclenchement du mouvement. Cinquante ans après la parution de "La Société du spectacle", la pensée du situationniste est toujours radioactive. Certaines de ses fulgurances sont devenues des lieux communs, à commencer par la critique du système médiatique. Mais Guy Debord inspire aussi les propositions les plus avant-gardistes sur la contestation du capitalisme, l'écologie, le numérique ou l'urbanisme. Sommaire. Poétique de l'insurrection. Le Mai pourri de la bande à Debord. Plus que jamais en situation.