Autriche, Suède, Pays-Bas, Belgique : les derniers scrutins en date en Europe montrent que beaucoup de citoyens sont sensibles aux partis qui prétendent incarner la voix du peuple. Est-ce le signe d'une crise de la démocratie représentative ? Deux points de vue venus d'Allemagne et d'Italie.

Ce linguiste italien signe un livre d'alarme, "Si la démocratie fait faillite" (éd. Gallimard). Après l'élection de Donald Trump et le référendum italien perdu par Matteo Renzi, il nous met en garde contre l'affaiblissement de la "forme démocratique".

Depuis l'origine, trois tendances travaillent en profondeur le processus d'intégration européenne : l'Europe sans le(s) peuple(s), l'Europe pour le(s) peuple(s), l'Europe avec le(s) peuple(s). Prises ensemble, ces trois tendances constituent les potentialités démocratiques du traité de Rome.

Trop souvent, on déplore le « déficit démocratique » de l'Union européenne en disant qu'il suffirait pour le résoudre de renforcer les pouvoirs du Parlement. Or le problème est aussi celui du rôle de la Commission et de la Cour de justice. Mais dans le contexte actuel, il est compliqué d'avoir un débat serein sur ces questions sans se faire taxer d'euroscepticisme.

Un projet de traité de démocratisation, articulé autour de la création d'une Assemblée parlementaire de la zone euro, appelle les citoyens à reprendre le contrôle de l'Europe. Interview de Thomas Piketty, directeur d'études à l'EHESS, professeur à l'Ecole d'économie de Paris.

Après les tueries de Paris et de Copenhague, retour sur les moments clés d'une conquête devenue l'un des piliers de nos sociétés démocratiques.

L'éditorialiste et ancien directeur de "Die Zeit" doute de la réalité d'un vrai réveil démocratique en France au lendemain de la présidentielle.

Avec ses normes contraignantes (critères de convergence, pacte de stabilité et de croissance, pacte budgétaire) et ses institutions supranationales (Commission de Bruxelles, Banque centrale européenne), l'architecture de la zone euro dessine une sorte de fédération technico-économique. Son but ultime est l'achèvement du Marché commun décidé en 1957 par le très libéral traité de Rome. Depuis l'Acte unique de 1985, l'intégration communautaire semble tout entière tournée vers cette unification dont la monnaie unique est la clé de voûte.