Il est loin, le temps des garçons coiffeurs. Plus personne ne sourit quand les Anglais, la cinquantaine passée, sortent leur douzième album : pertinent, humble et digne, d'une noirceur familière

Génie de la réinvention d'un groupe duel et multiple : depuis plus de trente ans, les Anglais s'attachent à faire ce que l'ont n'attend pas d'eux, comme le prouve encore leur nouvel album teinté de blues, ″Delta Machine″.

La cinquantaine, fibre et rage intactes : Dave Gahan nous explique comment Depeche Mode peut encore, en 2013 et après avoir tout connu, continuer à exister.

Après quatre années d'attente, Depeche Mode sort aujourd'hui Spirit, son 14ème album studio. Dave Gahan, Martin L. Gore et Andy Fletcher, le trio de Basildon, dans l'Essex, traverse les modes sans se perdre. Ces héros de la pop synthétique dans les années 1980 ont su rester fidèles à eux-mêmes et à leurs engagements politiques, comme le prouve cet entretien.

On lui doit certaines des plus grandes chansons de ces dernières années. Oui, chansons. Oui, à lui. Car derrière les beats électroniques et l'organe de Dave Gahan, c'est bien Martin Gore le maître d'oeuvre de Depeche Mode. Avec ses visions, ses angoisses. Qu'il dévoile parfois seul, comme en témoigne MG, son troisième album solo sorti en avril sur le label Mute. Tout comme le dernier Depeche Mode il y a deux ans, ce recueil d'instrumentaux industriels et "ambient" le rattache à "la musique alternative". Un pied dans le système, un pied en dehors. Comme lui ?

Chanteur énigmatique et compositeur tardif, Dave Gahan évoque ici la vie interne de sa vénérable formation synthétique : douzième album, traditionnelles dissensions, tournée des stades...

Avant la parution l'année prochaine d'un nouvel album classé top secret, les rois du mystère Martin Gare et Andy Fletcher ont accepté de répondre à quelques questions.