Pour son premier long métrage, Léa Domenach a choisi de raconter la vie secrète de Bernadette Chirac au moment où son mari arrive à l'Elysée. Entre comédie sarcastique et biopic empathique, ce film bien boutiqué manque d'extravagance et de parti pris. Trop gentil ? Trop sage ? La réalisatrice s'explique.

Rare au cinéma depuis quelques années, elle revient dans le rôle de Bernadette Chirac, que lui a offert, pour son premier film, Léa Domenach. Rencontre avec une immense actrice, qui entre volontiers dans la vie des autres mais cache bien la sienne.

A l'annonce d'un film ayant "Bernadette" pour titre, tout le monde a immédiatement pensé à la jeune fille de Lourdes ayant aperçu la Vierge plusieurs reprises en l'an de grâce 1858. Avant de réaliser que c'était d'une autre Bernadette qu'il s'agissait, ayant, sans jamais flancher, fréquenté l'Élysée douze ans durant, dans l'ombre d'un mari charismatique mais un rien impétueux (et volage). Ce qui tenait sans doute tout autant du miracle. Le film ne cache pas que Bernadette Chirac a longtemps conservé une image désastreuse, cassante, glaciale.