La gauche a retrouvé les ors de la République. Eux, au contraire, doivent désormais s'en passer. Congédiés il y a six mois par les français, les ex-ministres du gouvernement Fillon redécouvrent la vie de citoyens (presque) lambda. Entre angoisse et soulagement.

Loin derrière le duel Nathalie Kosciusko-Morizet - Rachida Dati, quatre challengers se lancent à droite dans la course aux primaires parisiennes. Des élus locaux qui n'ont qu'une chose à gagner : un peu de notoriété.

L'idée que le clivage gauche-droite a perdu de son sens semble partagée par une frange assez large de la population : l'alternance des majorités ne modifierait que peu les politiques publiques 'tandis que la ligne de démarcation des valeurs des deux camps serait devenue plus poreuse. Peut-on dire pour autant que ce clivage qui structure la vie politique française depuis la Révolution est aujourd'hui dépassé ? Pour Nicolas Sauger, le clivage gauche-droite, bien qu'il ne soit pas destiné à disparaître, s'est affaibli sous l'effet d'une conjonction de facteurs.

A force d'entendre sempiternellement parler de droite et de gauche, on finirait presque par ne plus savoir ce qui les différencie fondamentalement. Dans ces cas-là, foi de "Causette", une seule solution : poser la question, tout simplement.

C'est un milieu qui semble ancré à gauche depuis toujours. Pourtant, des figures des arts ou de l'audiovisuel se sont rapprochées de certains candidats à la primaire de la droite. Par stratégie et aussi souvent par déception. Un glissement plus ou moins assumé qui révèle une uniformisation des politiques culturelles.

Où va la droite française ? Deux ans après la défaite de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, la droite ne semble guère en position de gouverner et se trouve dans l'incapacité de proposer une alternative crédible à la gauche au pouvoir. Plus l'impopularité de François Hollande s'installe, plus la désillusion et le mécontentement se répandent dans le pays, moins la droite est en capacité : elle n'a plus désormais ni partis ni coalition électorale solides ; ni ligne politique ni dirigeants incontestables.

Nombreux sont les analystes à avoir diagnostiqué une droitisation de l'opinion au cours de ces dernières années. François Miquet-Marty et Rafael Guillermo Lopez Juarez passent en revue les données disponibles à l'appui de ce jugement.

La droite n'apparaît pas moins travaillée par des forces centrifuges, à en juger par la campagne de sa primaire. Vrais partages idéologiques ou simples rivalités de personnes ? Pascal Perrineau dresse la carte de cet émiettement et en pèse les réalités.

Pascal Ory examine les signes qui ont accrédité l'idée d'une « droitisation » de l'opinion depuis les années 1970.

Alain-Gérard Slama, historien de la droite française, analyse les raisons (parfois anciennes et bien ancrées) de l'émiettement de la droite. Selon lui, la division repose principalement sur l'identitarisme et les néoconservateurs. L'acuité de la question de la laïcité participe également à la fragilisation de l'unité de la droite.

Le brouillage des frontières traditionnelles entre les familles politiques joue un rôle non négligeable dans le trouble actuel des démocraties. A quoi bon voter si, comme paraît le penser un nombre croissant de citoyens, les candidats en présence sont peu ou prou « tous les mêmes » - et, de surcroît, loin des préoccupations de leurs électeurs ? Mais qu'en est-il exactement ? Marcel Gauchet revient sur les raisons de cette confusion apparente des repères.