Sombres perspectives économiques, fracture entre le Sud traditionnellement prospère et le Nord désindustrialisé, tentation sécessionniste en Ecosse et establishment affaibli... Les piliers du royaume s'effondrent un à un.

La première ministre écossaise veut à tout prix rester en Europe. Portrait d'une rebelle.

A Paysley, une ville de 76 000 habitants proche de Glasgow, on a majoritairement voté pour l'indépendance lors du premier référendum organisé en 2014. Aujourd'hui, une journaliste est allée à la rencontre des habitants pour recueillir leur sentiment. Entre le Brexit et le prix du baril, on lit en filigrane l'histoire d'un peuple écossais longtemps méprisé par le pouvoir central.

Le vendredi 31 mars, deux jours après le déclenchement de la procédure de sortie de l'Union européenne, la première ministre de l'Ecosse, Nicola Sturgeon, a annoncé avoir formellement demandé au gouvernement britannique de "pouvoir organiser un second référendum d'indépendance". Le gouvernement britannique a déjà signifié son intention de refuser la demande écossaise puisque, selon Theresa May, le moment est mal choisi pour un tel vote.

Le dirigeant britannique s'opposeau référendum sur l'indépendance promis par les autorités régionales

Le Brexit est devenu le nouveau terrain d'affrontement entre Edimbourg et Londres. L'Ecosse veut rester dans l'UE. Cette divergence de taille révèle les failles de plus en plus béantes du royaume.

Le 18 septembre 2014, les Ecossais se prononcent par référendum sur leur indépendance. Alors que pour la première fois, le 7 septembre 2014, un sondage a donné le oui vainqueur (51% contre 49% au non), "Courrier international" consacre l'essentiel de ce numéro à l'identité écossaise. Le chroniqueur A. A. Gill et le romancier Irvine Welsh, deux voix écossaises fortes, plaident pour quitter le Royaume-Uni. "The Spectator" s'inquiète, lui, des retombées pour la Grande-Bretagne, et le "Financial Times" ne cache pas son scepticisme.

Vainqueur du référendum, le camp du Premier ministre britannique serait tenté de ne pas respecter ses engagements vis-à-vis des nationalistes écossais.