La littérature doit-elle rester à l'écart des combats politiques et sociaux ? Son autonomie serait-elle menacée par un assujettissement au politique ? En ces temps d'élection, la question de l'engagement n'est pas une question de mode, mais d'essence... et d'avenir.

Figure engagée s'il en est, poète et romancière, Marie Cosnay mêle depuis peu l'engagement et l'écriture. Sans rien compromettre de l'une ou de l'autre.

L'un était un démocrate socialiste, l'autre, communiste encarté. Tous deux ont très tôt dépeint la nature tyrannique du stalinisme et les désillusions d'une gauche républicaine ruinée par les aveuglements idéologiques.

L'Académicien de 70 ans et le primo-romancier de 28 ont en commun d'avoir, dès la naissance d'En Marche !, soutenu Emmanuel Macron. Mais comment concilier littérature et politique ?

Les lecteurs nonchalants ont tendance à réduire l'oeuvre des écrivains à un ou deux romans - pour Olivier Rotin, "Post-Soudan" et "Tigre en papier". C'est non seulement injuste, c'est aussi très réducteur, comme le prouvent les deux gros volumes de ses oeuvres complètes publiés il y a quelques années sous le titre générique "Circus". Peu d'auteurs français contemporains qui savent composer un monde d'une telle profondeur de champ. Bien peu qui possèdent un registre de thèmes et de langue aussi étendu. Très peu, enfin, qui s'aventurent aussi loin des schémas du roman traditionnel.