Victor Hugo, petit garçon, embrassait les lettres adressées à sa mère absente. Pendant vingt ans, Aragon croit qu’il avait une grande sœur, alors que celle-ci était sa mère… Lamartine corrigea le journal intime de sa mère. Madame de Vigny éleva son Alfred en le faisant se rouler nu dans la neige. Cocteau écrivait jusqu’à trois lettres par jour à sa mère. Rilke en voulait à la sienne de l’avoir élevé comme une petite fille… Les relations si particulières, si intimes, qui existent entre une mère et son enfant, nous permettent d’approcher ces poètes autrement et de les rendre plus vrais. Il y a de la tendresse, du soufre, de l’amour, parfois maladroit, souvent violent mais toujours fort, dans ces seize histoires à fleur de peau

De Picasso à Giacometti, les familles héritières des plus grands peintres, cinéastes, musiciens et écrivains contemporains sont dépeintes à travers ce qu'elles ont fait de l'oeuvre reçue en héritage. L'auteur, avocat spécialisé dans le droit à la propriété intellectuelle, montre qu'elles en ont parfois oubliées le destin voulu par le créateur, pour s'en arroger pouvoir et royalties.

Camille Laurens, avec une émouvante lettre à sa fille, ouvre cette anthologie où les plus grands écrivains dévoilent des aspects inattendus de leur personnalité. Racine, Mauriac ou Hemingway, la plupart des auteurs présents ont en commun d'avoir été parents et d'avoir eu à coeur de transmettre à leur enfant l'envie d'avancer et l'amour de la vie. Educatives, consolantes, drôles, ces lettres transcendent le temps et disent avec une poignante simplicité, l'universalité de l'amour des parents pour leurs enfants.