L'auteur fait ici la somme la plus souriante des délices de la langue et de la culture françaises. Une promenade humoristique de 700 pages.

Curieux rapport qui unit l'écrivain à la postérité de son oeuvre. On s'attache ici à le regarder passer de l'autre côté, au moment même du trépas (Segalen, Montaigne) ou en considérant le thème de la mort dans l'oeuvre (Sade, Camus). Des anecdotes croustillantes sont citées à témoin pour alléger la noirceur du propos

Peu d'écrivains ont entretenu une amitié aussi entière avec les livres, de Blondin ou Nabokov, Céline ou Zola, Calet ou Suarès. Pour entrer dans cette fraternité, il suffisait comme Louis Nucéra de rejeter " le frelaté, le fabriqué, les paradoxes oiseux " et d'avouer la même " haine des imposteurs ". On devenait alors digne des Boudard, Cocteau, Fallet, Hardellet, Joseph Kessel ou Jacques Perret, dont la conversation prolongeait les oeuvres. Tout au long de sa vie, lisant au lieu de dormir, l'auteur d'Avenue des Diables-Bleus a payé en nature ses dettes aux écrivains qu'il aimait. Esprits libres comme Marcel Aymé, Emmanuel Berl, Emil Cioran, Paul Léautaud. Maudits et autodidactes tels que Guérin, Perros, Norge, Caraco ou Jean Gaulmier, qu'il n'aura eu de cesse d'extraire de leur purgatoire... sans doute parce qu'il savait que sa mort l'enverrait rejoindre le peuple des oubliés. Voici la bibliothèque idéale de Louis Nucéra : cinquante portraits sensibles, autant d'exercices de sympathie, les nouveaux ports d'attache d'un " dégustateur d'âmes ".

Rousseau et ses problèmes d'incontinence, Balzac et sa fascination pour l'argent, Baudelaire et ses tourments amoureux, Rimbaud et son besoin de fuir, Maupassant et son addiction à l'éther. Quoi de plus émouvant que de devenir un moment le confident silencieux de ces auteurs et de partager quelques-unes de leurs intimités ? À travers les détails du quotidien, Thierry Leguay nous fait découvrir des existences parfois austères, souvent tumultueuses, obstinées, passionnées. Des vies d'écrivains qui étaient d'abord des êtres de chair et de sang.

4ème de couv. : "et hymne aux singuliers est un livre pluriel. Un roman d'aventures qui vous mènera sur les chemins buissonniers de la littérature, peuplés de drôles de zèbres. De la Renaissance à nos jours, vous y croiserez Étienne Jodelle, prince noir de la Pléiade, mais aussi Nerval et Malherbe, classique extravagant, un roi de France amoureux, un forçat et même le Manneken-Pis. L'excentrique marquis de Bièvre, qui éleva le calembour au rang des beaux-arts, vous fera rire un peu avant la Terreur. Vous l'éprouverez peut-être avec André Malraux à bord de l'avion Farman 190 qui survole les sables du Yémen à la recherche du royaume de la reine de Saba. D'autres aventures en cinémascope vous entraîneront au coeur des sierras mexicaines en compagnie d'Antonin Artaud tandis qu'avec Toulet et Levet, vous embarquerez sur les Messageries Maritimes : et vogue le navire..."