La découverte d'une variante de la maladie mortelle de Creutzfeldt-Jakob par une équipe d'Edimbourg a fait l'effet d'une bombe ! Manifeste-t-elle la possibilité d'une contamination de l'homme par la viande bovine ?

Les consommateurs retrouveront le goût de la viande le jour où l'on saura avec certitude que l'on n'envoie à l'abattoir que des bêtes parfaitement saines. Ce qui passe par la mise au point d'un test de dépistage. Le point sur les recherches.

Pour avoir fait preuve d'indécision, de manque de jugement, et parfois de cynisme, les autorités nationales et communautaires se retrouvent aujourd'hui en accusation. Notre enquête sur ce qui pourrait devenir un scandale politico-sanitaire majeur.

Le Français Guy Legras, directeur de l'Agriculture européenne, gère la moitié du budget de l'Union. Mais il jure qu'il n'avait pas les moyens d'empêcher les Britanniques de vendre leurs vaches contaminées dans toute l'Europe.

Les craintes initiales sont aujourd'hui une quasi-certitude : la maladie de la vache folle est transmissible à l'homme. Une étude des scientifiques britanniques établit pour la première fois un lien direct entre les prions humains et bovins...

Que sait-on de l'épidémie de la "vache folle" ? Pas grand chose. A part que le pire est encore à venir. Dans l'urgence, les chercheurs sont en première ligne.

Si la peur se nourrit de l'ignorance, elle peut aussi être engendrée par l'incertitude. Or, même si l'on ne peut aujourd'hui, pas plus qu'hier d'ailleurs, exclure la possibilité d'une contamination de l'homme par l'agent de l'encéphalopathie spongiforme bovine, on est encore loin de l'avoir démontrée...

Fallait-il lever l'embargo ? Les scientifiques, inquiets, ont sur cette question des réponses qui vont à l'encontre des voeux des diplomates.

C'est à partir d'expériences sur des souris génétiquement "bovinisées" que le professeur Prusiner affirme avoir démontré que la barrière des espèces ne protège pas l'homme de la maldie de la vache folle.

La situation française est moins grave que celle de la Grande-Bretagne. Pourtant, depuis qu'on a interdit l'importation des farines pour les bovins, le nombre des bêtes atteintes par l'ESB s'est accru.

A quelques semaines du lancement de la campagne de tests dans le cheptel français, le constat est accablant : on est désormais certain que le nombre officiel de bêtes contaminées, soit 93 depuis dix ans, doit être très fortement revu à la hausse.