Avocat spécialiste de la censure, l'auteur propose un parcours à travers une centaine d'images, affiches de cinéma, pochettes de disques, oeuvres d'art, publicités ou encore dessins de presse ayant fait l'objet de condamnations ou suscité l'émoi au cours du XXe siècle. Des campagnes de Benetton aux illustrations de Charlie Hebdo , elles sont accompagnées d'anecdotes et de mises en perspective.

L'auteure analyse les écrits, l'oeuvre artistique, la vie de plusieurs écrivains, philosophes ou cinéastes : W. Benjamin, R. Barthes, E. Canetti, L. Riefensthal, E. Cioran, etc. Elle met en lumière les rapports étroits entre la morale et l'esthétique.

La laideur. Tout le monde semble se sentir capable de la repérer, la catégoriser, la définir. Quoi de plus évident en effet que ce laid qui, de l’avis général s’oppose au beau. Pourtant, et s’il semble que presque tout puisse être divisé en ce qui est laid et ce qui ne l’est pas, la même question revient sans cesse : qu’est-ce qui fait la laideur ? La frontière entre ce qui nous répugne et ce qui nous plaît paraît en effet parfois bien mince. C’est ainsi également que ce que nous considérions un temps « beau » peut se découvrir un jour « laid » et que nous pouvons nous surprendre à nous montrer fascinés par la laideur. C’est ainsi, encore, que le laid peut parfois se cacher dans ce qui nous paraissait au premier abord beau, et que la beauté peut n’être qu’une laideur maquillée. C’est ainsi enfin que de belles images peuvent trahir une société laidement artificielle. Dans ce livre, des philosophes, un théoricien de l’art et un spécialiste du design reviennent donc sur cette laideur qui, si elle semble provoquer l’unanimité, n’en finit pas de nous interroger sur ce que Kant appelait notre faculté de juger, et sur le « goût » en général.

La philosophie de M. Onfray établit un certain rapport aux philosophes, saisis dans leur vie. Cette ontologie défend l'idée qu'il appartient à chacun de construire son existence, d'en faire, selon le voeu de Nietzsche, une oeuvre d'art, selon une logique d'expansion des corps et des plaisirs, par laquelle une éthique peut se dire aussi esthétique. Prix Médicis de l'essai 1993.