L'altérité est la découverte essentielle des grands voyages entrepris aux XVe et XVIe siècles. Quelle était l'attitude des écrivains face à ses grandes découvertes d'autres mondes et horizons ?

La "robinsonnade" est un thème majeur de la littérature d'aventures. Les récits en forme d'utopie qu'il a inspiré sont autant de réflexions sur la nature humaine, le rapport de l'individu avec autrui, les bienfaits et les méfaits de la civilisation. Un choix de textes présentés et argumentés de façon thématique.

L'ailleurs est interrogé ici à la fois à travers les récits d'écrivains modernes (de Loti, Conrad ou Malraux aux auteurs francophones récents) et à partir des enseignements du comparatisme, de l'histoire des idées et de l'histoire culturelle. Au croisement de ces diverses approches peut se dessiner une réflexion sur les relations de l'Europe lettrée aux autres civilisations.

Réflexions sur l'influence de l'Afrique sur les imaginaires francophones et anglo-saxons, de Jules Verne à Henry Hider Haggard en passant par Pierre Benoît, Michel Leiris, Philippe Soupault, Joseph Conrad, Paul Bowles, etc.

Pourquoi la femme exotique ? Dans la littérature coloniale elle occupe une place de premier rang. Symbole du pays étranger à conquérir ou à assujettir, elle est également - en tant que partenaire sexuelle - le moyen par lequel le personnage du colon approche cet Autre qu'est l'indigène. Les personnages rencontrés à travers ces pages sont figés dans les formes toutes faites du cliché colonial. C'est pourquoi l'auteur propose moins une histoire de la femme " exotique " ou " colonisée " qu'une analyse des mécanismes qui ont permis, à cette époque, de concevoir l'Autre et d'écrire l'altérité.

L'Orient : ses beautés, ses paysages, ses femmes. Avec, au premier plan, le voile, qui signifie ses interdits et souligne son altérité, qui déploie et résume tous ses fastes et ses mystères. Dans cet essai, l'auteur montre que l'Orient n'est pas à découvrir derrière le voile, mais n'est visible que dans son enveloppement

Une exploration des rêves et des constructions mentales qui peuplent la littérature coloniale francophone, écrite tant en Belgique que dans les territoires africains administrés par elle

Edward W. Said (1935-2004), né à Jérusalem, a émigré aux États-Unis en 1951. Professeur de littérature comparée à Columbia University, il est l'auteur de plus de vingt livres, traduits dans plus de trente langues, dont Des intellectuels et du pouvoir, paru au Seuil.

Extr. de la préface "A la différence de la plupart des ouvrages de littérature à vocation scolaire ou universitaire, axés pour l'essentiel sur l'étude d'un siècle, d'un auteur ou d'une Ecole, la présente collection se propose de partir d'un thème aux résonances actuelles et d'analyser la manière dont il fut perçu tout au long de l'histoire littéraire. Chaque volume se présente d'abord comme un recueil des textes les plus représentatifs du sujet traité... ces extraits sont pour la plupart choisis dans la littérature française, mais certains des passages les plus significatifs de telle out elle oeuvres étrangère peuvent également figurer en traduction"