Autobiographie d'une hystérique, c'est sous ce titre que deux élèves de Charcot publient, en 1886, avec une présentation historique et des observations médicales, un manuscrit laissé par Jeanne des anges. La religieuse y raconte la longue histoire de ses tête-à-tête avec les démons (1632-1638).

Éditeur de Mme de Sévigné à la Bibliothèque de la Pléiade, puis de Mme de La Fayette chez Bourin-Julliard, Roger Duchène leur a consacré des biographies qui font autorité. Comme son La Fontaine et son Impossible Marcel Proust. Il a eu le Grand Prix de la biographie littéraire de l'Académie française pour son Molière (éditions Fayard).

R. Duchêne, spécialiste du 17e siècle, présente cette femme d'esprit parmi ses familiers "dans les salons de Paris où son esprit fuse". Il trace les étapes de sa vie dans des chapitres où il introduit de courts extraits des lettres de Mme de Sévigné. La qualité iconographique des documents proposés rendent cette biographie attrayante, dépoussiérant le portrait trop scolaire de l'épistolière et incitant le lecteur, trois cents ans après sa mort, à la redécouvrir.

Anne Bernet, critique littéraire, a publié, entre autres, chez Perrin : Bernadette Soubirous, Les Grandes Heures de la chouannerie, Enquête sur les anges et Charette

Rien de plus romanesque que la vie de Mme de La Fayette, la dame de la. rue de Vaugirard, où elle grandit, vécut et mourut dans des maisons. construites par son père, dont elle hérita le sens des affaires. Promise à un brillant destin dans un Paris où les poètes la disent " incomparable " à dix-sept ans, elle doit bientôt s'exiler en province, en Anjou, puis en Auvergne, le pays de celui auquel on la marie précipitamment. On lui a volé sa jeunesse. Avant vingt ans, elle se défie de l'amour, " sentiment incommode ". Mais elle croit à l'amour tendre des romans de Mlle de Scudéry. Elle le file avec Ménage, un érudit qui se métamorphose, pour Mme de Sévigné, puis pour elle, en poète galant. Il en fait la " Madame Laure " de ses poèmes. Quand elle retrouve la capitale, à vingt-cinq ans, elle lui doit de n'avoir pas été oubliée. Elle lui doit aussi d'avoir pu écrire et publier, anonymement, un premier roman, La Princesse de Montpensier. Reconstituer l'histoire de leurs rapports, c'est éclairer le statut intellectuel, littéraire et moral de celle qu'on a appelée " une précieuse de la plus grande volée " juste avant Les Précieuses ridicules. Après douze années d'amour tendre, ce seront dix-sept ans d'une " liaison " intime avec La Rochefoucauld, fondée sur la " sympathie ", qui n'est pas moins singulière que l'aventure sentimentale vécue avec Ménage. C'est dans ce climat qu'est née La Princesse de Clèves, lancée par une campagne de presse exemplaire, la première qui ait entouré un roman, dont la comtesse refusera pourtant de se reconnaître l'auteur. Tout cela n'épuise pas le mystère d'un personnage toujours malade, toujours actif, amie de coeur d'Henriette d'Angleterre, dont elle a écrit la Fie, agent secret de la duchesse de Savoie, une autre amie de jeunesse, " Elle a cent bras ", disait d'elle celle qu'elle a " le plus véritablement aimée ", la marquise de Sévigné.

Le présent ouvrage brosse un tableau d'un fameux salon littéraire du XVIIe siècle, le Samedi de Melle de Scudéry. Ce sont des témoignages couchés dans les lettres des contemporains qui sont à l'origine de cette étude, car ils offrent des complaisances qui reflètent la mentalité de l'époque en question, révèlent un aspect différent du Samedi, et en projettent une vision qui s'intéresse surtout à ses rapports intra-sociaux quotidiens, au vécu concret. Ces témoignages permettent aussi de dresser un portrait de la remarquable présidente du cercle, et de saisir son ego social et son ego intime. Cette femme exceptionnelle est le motif principal de l'intérêt qu'il y a à survoler son petit salon blotti au cœur du Marais, car le caractère de ce salon où elle se meut transparaît surtout dans ses liaisons de cœur et d'esprit.

De Christine de Pizan à Colette, en passant par madame d'Aulnoy et George Sand, treize femmes à qui la prose fut chère. Furieuses, glorieuses ou misérables, amantes des livres, soucieuses de péripéties, en grands démêlés avec leur temps, elles traquèrent à la pointe de leurs mots la saveur de la vie.