C'est un remake dont l'Occident se serait bien passé : la « peur de la bombe », cette épouvante qu'on pensait réservée aux films en noir et blanc, revient hanter les démocraties européennes depuis que Vladimir Poutine a ordonné à son état-major de « mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat ». Autrement dit, d'envisager de recourir à l'arsenal atomique. Mais la situation est probablement bien plus grave qu'à l'époque de la guerre froide. Sommaire. Jean-Sylvestre Mongrenier : "Moscou nourrit une vision géopolitique apocalyptique".

Depuis le début du conflit ukrainien, Vladimir Poutine agite la menace nucléaire. Le philosophe du "catastrophisme éclairé" fait le point sur la réalité du péril. Entretien.

Images de détresse, de ruines, de cratères vertigineux, de corps sans vie. En contrechamp, Poutine reste droit dans sa lâcheté, violant toutes les règles de la paix sans personne pour le défier autrement qu’avec des mots et des atteintes au portefeuille. Alors, sur qui la population d’Ukraine sacrifiée sous nos yeux peut-elle compter pour que le cauchemar s’arrête, face à un tyran qui fait mine de négocier, mais ne feint jamais de tuer ? Si l’Europe a constitué un front uni de désaveu, de sanctions, de soutien armé aux Ukrainiens, les agressés restent bien seuls pour défendre leur patrie.

Alors que les Occidentaux amplifient leur aide militaire à l'Ukraine, la Russie agite le spectre d'une attaque nucléaire. Sommaire. Vers une troisième guerre mondiale ? Les cinq scénarios du conflit. Cyberdestruction. Le spectre d'un gigantesque chaos. "La Russie joue la dissuasion verbale". Vers un Conseil de sécurité nationale ? "Nos forces militaires ne sont plus adaptées à une guerre d'ampleur". La course aux armements, infographie. Menace de guerre nucléaire ? Calmons-nous !, chronique de Frédéric Encel.

Face à l’imprévisibilité du locataire de la Maison-Blanche, des sénateurs envisagent de modifier la loi pour instaurer des garde-fous. Car aujourd’hui le président américain a toute latitude pour déclencher une guerre nucléaire.

Depuis le Brexit, la France est désormais la seule puissance nucléaire de l’UE. A-t-elle vocation à devenir le bouclier des Européens ? L’avis de Paul Quilès, ancien ministre de la Défense, ("Emmanuel Macron est en contradiction avec les engagements de la France") et d’Hubert Védrine, ex-ministre des Affaires étrangères ("Le président a raison d'appeler à un dialogue stratégique européen").

On croyait en avoir fini avec les conflits armés classiques. C'était compter sans Poutine... Dans son dernier livre, le philosophe a tenté de saisir pourquoi les hommes font la guerre à l'aune de ce qu'il se passe en Ukraine. L'interview avec Frédéric Gros se poursuit par une bibliographie sélective intitulée "Entre compassion et fascination" qui analyse la distance paradoxale des citoyens avec les conflits étrangers.

La crainte d'une frappe atomique russe sur l'Ukraine n'a jamais été si élevée. Mais les conséquences seraient incalculables pour Moscou.

Pour 2024-2030, le gouvernement français prévoit d'allouer au maintien de son arsenal nucléaire 13 % du budget des Armées. L'arbitrage, classé secret-défense, parait sous-estimé.

La stratégie russe en Ukraine relève de la dissuasion offensive, dans l’objectif de déconstruire l’espace européen démocratique. Elle exige une nouvelle architecture de sécurité de l’Europe, y compris une stratégie de dissuasion commune.

Activités suspectes, fabrication de nouvelles bombes H... Ces derniers mois, les tensions sont de retour autour de l'arme nucléaire, avec la Chine au centre des attentions. La question se pose : une stabilité est-elle possible avec trois acteurs nucléaires majeurs ?