Que reste-t-il de Jean Genet, dans l'homme qui accompagna les Noirs d'Amérique et les Palestiniens à travers leurs combats ? Une recherche approfondie éclaire les nombreux mystères qui entourèrent la dernière période de la vie de l'auteur de Journal du voleur et de Miracle de la rose.

De la vie de Jean Genet, né le 19 décembre 1910 et abandonné par sa mère à l'Assistance publique, on ne connaissait que ce qu'il avait bien voulu en dire ou en écrire lui-même. Une vie faite de vagabondage, de prostitution homosexuelle, de vols, de prison, avant que, de 1942 à 1948, il écrive et publie, d'abord grâce à Cocteau, des poèmes et cinq romans d'une originalité violente qui le rendirent aussitôt célèbre. Une période improductive suivit la grâce présidentielle de 1949 et la parution en 1952 de l'énorme étude de Sartre, Saint Genet, comédien et martyr, puis vint une série éblouissante de pièces de théâtre. À nouveau le silence, et enfin l'engagement de Genet auprès des Panthères Noires aux États-Unis - où la pièce Les Nègres avait en quelque sorte précédé la radicalisation de certains mouvements noirs - et auprès des combattants palestiniens. Il écrivit alors son dernier livre, Un captif amoureux, qui sera publié un mois après sa mort, en 1986. Edmund White a voulu aller plus loin dans l'étude de cet écrivain mondialement connu, toujours auréolé de scandale. Après sept ans de recherches, l'auteur a pu mettre en lumière beaucoup d'autres vies de Genet, que celui-ci avait toujours cachées. Jamais personne n'avait jusqu'à présent établi une relation constante entre les œuvres de Jean Genet et sa personnalité, intimement liée à sa faculté d'assimiler, d'imaginer, de travestir et en fin de compte d'exister à ses propres yeux dans l'acte d'écrire.

Pendant 20 ans, l'auteur a cherché à vérifier les faits précis. Il a découvert un homme très différent du personnage légendaire, un homme que Genet s'est employé à masquer derrière ses livres.

Poète romancier, dramaturge, Jean Genet a produit une oeuvre toute entière composée d'autofiction qui érige en vertu l'homosexualité, le vol et la trahison. Vingt-cinq ans après sa mort (en 1986), sa réputation est toujours celle d'un écrivain sulfureux dont les livres ne sont pas à mettre entre toutes les mains. Genet est aujourd'hui considéré, avec Céline et Proust, comme l'un des plus grands auteurs français du XXe siècle dont l'oeuvre est extrêmement raffinée et cérébrale. L'oeuvre et la vie de Genet sont indissociables - sa vie nourrissant son oeuvre et son oeuvre réinventant sa vie. Né le 19 décembre 1910, Jean Genet est abandonné par sa mère à l'Assistance publique; elle lui laisse pour tout héritage un nom de fleur avec un prénom assorti. Accusé de vol à l'âge de dix ans, il effectue son premier séjour en prison à quinze ans à la Petite Roquette. C'est au " bagne d'enfants " de Mettray, en Touraine, où il demeure deux ans et demi qu'il connaît ses premières expériences homosexuelles. Aucun autre lieu ne marquera autant son existence et ne nourrira davantage son univers imaginaire que cet" enfer " où il dira avoir "paradoxalement été heureux ". Dès lors, sa vie est faite d'errance, de vols, de prostitution homosexuelle, de mendicité, de prison, d'engagement militaire, de désertion. 1942 est l'année charnière où le petit délinquant se mue en " grand écrivain "

La jeunesse de J. Genet, abandonné et placé dans une famille d'accueil, est une longue dérive de maisons de correction en prisons. Fondé sur une lecture inédite des archives de l'Assistance publique, croisée avec l'oeuvre d'inspiration autobiographique de l'écrivain, ce portrait met en relation les événements de son adolescence avec ses premiers écrits, éclairant sa formation intellectuelle.

Que reste-t-il de Jean Genet, dans l'homme qui accompagna les Noirs d'Amérique et les Palestiniens à travers leurs combats ? Une recherche approfondie éclaire les nombreux mystères qui entourèrent la dernière période de la vie de l'auteur de Journal du voleur et de Miracle de la rose.

Etude sur la vie de J. Genet, de sa naissance en 1910 à sa dernière sortie de prison en 1944, avant qu'il ne devienne un homme public. S'appuyant sur de nombreux documents, cette édition renseigne sur ses parents et le frère qu'il n'a pas connu, sur ses fugues successives, et propose le premier récit de son enfance qu'il fait à un psychiatre alors qu'il veut se faire réformer.

4ème de couv. : Délinquant et homosexuel revendiqué, admirateur des grands criminels et des terroristes, Genet a toujours fasciné. Haï par la droite, encensé par Sartre, Foucault et Derrida, il s'est efforcé toute sa vie de subvertir la morale judéo-chrétienne occidentale. Aujourd'hui, le personnage de Genet est devenu un symbole de résistance à l'injustice et à l'oppression ; mais cette vision escamote totalement l'«autre Genet», le pupille de l'Assistance publique choyé par sa famille d'accueil, le déclassé aigri et antisémite que fascinent les crimes de la Milice et les camps de la mort nazis."