Le général qui a destitué le président Mohamed Morsi est exécré des Frères musulmans et adulé pour sa fermeté par leurs adversaires, majoritaires dans un pays las du chaos. Se contentera-t-il de maintenir la mainmise de l'armée en coulisse ? Ou cèdera-t-il à la tentation d'endosser le costume de monarque élu ?

Le monde politico-médiatique ferme les yeux sur les massacres et les violations des droits de l'homme commis par les militaires.

Le président Sissi est en train de perdre sa popularité et le soutien international dont il jouissait. L'armée songe-t-elle à le remplacer ?

Quelques jours avant la dispersion sanglante des sit-in organisés par les Frères musulmans, des émissaires étrangers se sont succédé au Caire pour éteindre l'incendie. Mais les jeux étaient déjà faits.

Le général qui a destitué le président Mohamed Morsi est exécré des Frères musulmans et adulé pour sa fermeté par leurs adversaires, majoritaires dans un pays las du chaos. Se contentera-t-il de maintenir la mainmise de l'armée en coulisse ? Ou cèdera-t-il à la tentation d'endosser le costume de monarque élu ?

Cinq ans après la révolution de 2011, la rue gronde en Egypte. Et le pouvoir militaire, apparemment populaire et puissant, sent que le calme dans le pays peut être illusoire.

Au coeur du pouvoir, l'armée a laissé faire la révolte. Puis elle a lâché Moubarak, pris les rênes du pays, et promis la démocratie. Tiendront-ils leurs engagements ?

Le pseudonyme Mahmoud Hussein réunit deux politologues et écrivains égyptiens dont les destinées sont indissociablement liées. L'un, Bahgat El Nadi, est né musulman ; l'autre, Adel Rifaat, s'est converti à l'islam ; tous deux ont à coeur d'effectuer une lecture résolument nouvelle du Coran, aussi respectueuse de la foi que la liberté de penser. Militants révolutionnaires marxistes sous Nasser, ils ont été incarcérés et détenus dans divers camps de concentration sous le régime du raïs.

Trois ans après l'insurrection qui a fait chuter le régime Moubarak, l'Egypte demeure toujours aux mains des militaires. Et l'appareil sécuritaire a entièrement rétabli son pouvoir.