Confronté à l’épreuve du coronavirus depuis début 2020, l’Etat révèle un visage nouveau : activant ses prérogatives régaliennes, il apparaît tout à la fois comme le grand ordonnateur de la vie sociale et le grand maître du jeu économique. Reste à savoir si cette inflexion laissera des traces durables, en préfigurant l’avènement d’un nouveau modèle d’Etat.

Nous nous proposons de questionner la réalité de ce qu’on appelle un « territoire » dans le Saint-Empire romain germanique de la seconde modernité, en la confrontant aux caractéristiques des « unions personnelles ». Celles-ci, par l’importance qu’elles acquièrent au XVIIIe siècle, et par la construction politique qu’elles supposent, nous obligent à repenser le territoire, et davantage encore le phénomène de « territorialisation », chère à l’historiographie. Or, ce constat n’est pas sans conséquence pour l’histoire diplomatique européenne.

L’inflation récente des usages du mot « souveraineté », venue tant de la droite que de la gauche, induit une dévaluation de son sens. Dévaluation d’autant plus choquante à l’heure où, sur le sol européen, un Etat souverain, l’Ukraine, est victime d’une agression armée. Renvoyant de manière vague à un « pouvoir de décider » supposément perdu, ces usages aveugles confondent souvent la souveraineté avec la puissance et versent volontiers dans le souverainisme, sous la forme d’un rejet de l’Union européenne.

Dans un mandat aux allures inédites, le chef de l'Etat actuel ne ressemble à aucun de ceux qui l'ont précédé. Le journaliste Alain Duhamel publie un livre pour analyser le phénomène Macron. Entretien.

Réagissant à l'entretien que le chef de l'Etat a accordé à "L'Express", le sociologue dénonce une dérive du pouvoir vers l'autoritarisme, au mépris de la figure de l'Intellectuel engagé.

Qui va gouverner le pays ? Plus de deux semaines après les législatives, l’incertitude demeure… Dans ce numéro – le dernier avant notre série d’été consacrée à trois sagas de la pop culture –, le "1" revient sur le grand flou qui entoure la direction de la France, fracturée en trois blocs quasi égaux, alors qu’à quelques jours des JO l’enjeu est déjà de montrer le pays sous son meilleur jour. Sommaire. Trêve de plaisanterie, éditorial. La France en pilote automatique, on essaie ? "La voie parlementaire, une culture de la patience et du compromis", entretien avec Dominique Rousseau.

Sans majorité, comment gouverner ? De la Belgique à l'Irlande du nord en passant l'Italie et les Pays-Bas, plusieurs pays européens ont fait dans leur histoire récente l'expérience d'un pouvoir sans gouvernement. La leçon à retenir : le dur se passe après.

A la fin du Moyen Age, à la figure du roi saint ou chevalier s’ajoute celle du roi lettré en son cabinet. Le règne de Charles V illustre cette nouvelle science du bon gouvernement.

« Nous avons tout- un Parlement, des cours de justice, un président, un Premier ministre et ainsi de suite. Mais tout cela n'est qu'une illusion », déclarait Mikhaïl Gorbatchev en 2011, lors d'une conférence de presse donnée à l'occasion de ses 80 ans. Gorbatchev, mort le 30 août 2022, a laissé sa marque dans l'histoire, mais son souvenir n'est pas entretenu avec dévotion par le pouvoir russe actuel, tant il est vrai que le poutinisme est une négation de son héritage. Et derrière le poutinisme se cachent les « techno-politistes » qui l'ont construit.

Trois ministres macronistes pour gérer l'Economie, le Budget et l'Industrie. Mais Matignon reprend la main.

Il y a deux ans, les Français élisaient un jeune homme, presque nouveau venu dans la vie politique. Depuis, on ne cesse de se demander : qui est Emmanuel Macron ? Et qu'est-ce que le macronisme ? Tentatives de réponses. Sommaire. Marcel Gauchet : "Macron : de remède à la crise à symptôme de la crise". Daniel Cohen : "Il reste à démontrer une vision stratégique". Dominique Schnapper : "La politique, c'est aussi gérer l'irrationnel". Un président en quête de sens.