A travers l'étude comparée de trois versions du récit du Graal (Perceval le Gallois, Parsifal et Le chevalier Joseph d'Arimathie), une lecture symbolique du mythe qui bénéficie autant de l'éclairage des textes sacrés (la Bible) que de celui de la psychanalyse (Jung, Jankélévitch).

Un soir de 1378, un bourgeois de Florence, rentrant chez lui pour dîner, fondit en larmes devant sa soupe. À sa femme et à sa fille qui le pressaient de questions, il répondit : «Le bon roi Arthur est mort, l'unique rempart de la chrétienté.» Les bouches des conteurs, qui seules avaient donné vie au roi de fiction, se fermèrent. Il ne resta plus dans les manuscrits de toutes les langues d'Europe que les branches de l'arbre de Brocéliande où était né le roman. Le conteur de Graal fiction a cherché les chevaliers et les dames, Tristan-Yseut, Lancelot-Guenièvre, Perceval, Gauvain, les fées et les enchanteurs, Viviane, Morgane, Merlin, à l'endroit même où ils se trouvent, dans l'enchevêtrement des récits médiévaux. S'il redit, s'il réécrit ce qui a déjà été dit, c'est pour élucider ce qui se cache en le dissimulant davantage, ou dévoiler le but de ces quêtes, le Graal, sans toucher à l'énigme. La sienne étant de restituer à la prose ses enfances.

Ces variations sur l'amour et le Graal témoignent d'un enseignement de plus de 40 ans à Paris, Yale et Genève mais aussi du pouvoir de la littérature d'impliquer de façon personnelle la vie de chaque lecteur sous prétexte de le divertir. Une réflexion sur la lecture ainsi que la psychanalyse et les arts du langage.

Découverte du mythe du Graal, de son apparition au XIIe siècle jusqu'à nos jours. L'auteure se penche notamment sur ses origines, les symboles qui l'accompagnent et enfin le perpétuel renouveau qu'il connaît dans la littérature et, récemment, dans le cinéma. ©Electre 2018