Comment les élites mondiales abordent-elles la crise environnementale ? Deux évènements quasi-simultanés du mois d'octobre 2018 sont révélateurs : la publication du rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) et la nomination des nouveaux lauréats du Nobel d'économie William Nordhaus et Paul Romer.

Le lundi 9 août 2021, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a publié le premier des trois rapports attendus dans le cadre de son sixième cycle d'évaluation du climat, celui du groupe I. Ce cycle devrait s'achever courant 2022, lorsque les groupes II et III rendront à leur tour les conclusions de leurs travaux. Cet opus, élaboré par plus de 230 chercheurs et chercheuses du monde entier, a été validé par 195 gouvernements.

Le climat se réchauffe, mais il est encore temps d’agir : voilà le message que répète la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, avant la COP24 qui se tiendra en Pologne du 3 au 14 décembre. Grâce à son rôle au sein du Giec, elle est l’une des figures de proue en France du partage des connaissances en sciences du climat.

En juillet 2023, le Britannique James "Jim" Skea a été élu président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour son septième cycle d’évaluation qui devrait aboutir autour de 2030. Professeur en énergies renouvelables à l’Imperial College de Londres, il a conseillé les décideurs politiques sur les questions de changement climatique tout au long de sa carrière.

Créé en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) représente une expérience unique de mise en dialogue entre experts scientifiques et représentants des États, qui s’est construite dans le temps et au gré des controverses climatiques. Forte de ses succès, l’organisation s’est imposée comme la voix du climat et fait figure de modèle pour le fonctionnement d’autres organisations internationales.

Les événements climatiques de l'été 2022 illustrent le niveau d'alarme des scientifiques, qui ont proposé des scénarios de changements majeurs et urgents. L'article se conclut par un entretien avec Mathieu Saujot, chercheur à l'IDDRI qui déclare : "Il faut réintégrer nos besoins pour réduire notre consommation".

Jusqu’à présent, on espérait limiter le réchauffement dans la fourchette fixée par l’accord de Paris : au mieux 1,5° C, au pire 2 °C. Mais les climatologues ne croient plus au premier objectif… sans pourtant y renoncer.