Un livre avec des figures et des lieux, n'est-ce pas un roman ? Ses épisodes ont été déposés dans des livres précédents. Les personnages, qui n'étaient désignés que par des initiales, se présentent maintenant à visage découvert. Ils sont nommés, affectueusement, par leurs prénoms. Visages apparaissent et disparaissent, par le relais des ombres, pour ne plus laisser que les lieux par lesquels ils sont passés, les objets qu'ils ont touchés. Et quand les lieux mêmes s'évanouissent, et que les objets s'escamotent, il reste la lumière, ses simples manifestations, pleines de mystère, proches du réconfort le plus intense. À la fin le photographe a envie d'aller les chercher dans la nuit.

Issue d'une thèse de doctorat soutenue à London University, cette étude s'attache à analyser l'importance de l'image et en particulier de la photographie dans l'oeuvre de H. Guibert (1955-1991). L'écrivain, qui fut également théoricien, photographe, modèle et vidéaste, explora toutes les limites entre la photographie et le texte.

Critique de photo pendant de nombreuses années, H. Guibert raconte ses antécédents photographiques, avec ses premières images érotiques, une séance de photo avec sa mère, la lente dégradation de la photo d'un ami condamné. Cette suite de récits explorent, au regard d'aventures personnelles, les différents types de photographies : photo de famille, photo de voyage, photomaton, etc. (Electre)