4ème de couv. : Louis Guilloux, on ne le sait pas assez, est un des romanciers français importants de ce siècle. Le but de cet essai est de définir ce qui fait sa force propre et sa place parmi ses contemporains. Son œuvre est partout en écho ou en dialogue avec celles de Malraux et de Céline. Elle est empreinte d'un tragique qui tient à la contradiction que l'homme sent en lui entre son désir et la réalité de sa vie. Chez Guilloux, ce tragique se manifeste au sein des expériences les plus communes et les plus quotidiennes, mais aussi dans les luttes qui sont sans cesse à mener contre la part d'intolérable que contient toute société. Dans cette œuvre, Le sang noir n'est pas le seul roman à prendre en considération. Il en est la pièce maîtresse, mais les pouvoirs et l'art de Guilloux romancier se retrouvent aussi bien dans de grandes chroniques comme Le jeu de patience, où se retrace toute l'histoire de la première moitié du siècle, dans des récits d'enfance qui ne ressemblent à aucun autre, comme La Maison du peuple ou Le pain des rêves, ou dans ces deux ultimes courts chefs-d'œuvre, La confrontation et Coco perdu, bilans que des hommes vieillissants tentent de faire de leur vie et de la vie.

Un ouvrage qui doit permettre de donner à Louis Guilloux, écrivain natif de Saint-Brieuc, une place qu'on ne lui reconnaît guère aujourd'hui. Ses (non)-engagements dans l'histoire du XXe siècle, les liens noués avec des auteurs reconnus tels Jean Grenier ou Albert Camus, l'origine sociale et la « celtitude » de l'auteur, l'art et le style du narrateur, sont autant de clefs pour comprendre Guilloux et sa modernité.

écrivain d'inspiration populiste, auteur notamment de La maison du peuple, Le sang noir salué comme l'un des romans les plus importants de l'avant-guerre, et dont il tirera une pièce intitulée Cripure.

Romancier né et mort à Saint-Brieuc (1899-1980). Élève boursier, puis travaille au journal L'Intransigeant de 1921 à 1924. J. Grenier, Guéhenno, Malraux, Gide et Camus furent de ses amis. S'est voué dès 1935 à l'aide humanitaire aux réfugiés espagnols et aux personnes déplacées, tout en poursuivant son œuvre.

Soixante ans après les faits, l'auteure superpose une longue enquête au récit de Louis Guilloux O. K. Joe !, qui fut l'interprète de l'armée américaine en Bretagne, juste après le débarquement, chargé de traduire le témoignage des Français dans les affaires impliquant les G. I.'s (viols, meurtres, etc.). Au terme de son travail, elle apporte la preuve de la disparité raciale des jugements.

Les deux auteurs ont fait connaissance chez Gallimard durant l'été 1945 à l'instigation de leur ami commun Jean Grenier. Les différences ne manquent pas entre les deux hommes mais leur amitié fut pourtant immédiate et durable. La correspondance croisée réunie ici ponctue quinze années d'une profonde affection.