Depuis la Révolution française, l'enseignement de l'histoire est associé à la construction d'une " identité nationale ". En prenant la forme d'un récit ethnocentré, l'histoire scolaire devait permettre l'intégration de tous les futurs citoyens de la République, quelles que soient leurs identités originelles, dans un ensemble politique unique. Aujourd'hui, alors que la période est favorable à la reconnaissance des" identités plurielles ", les exclus du roman national réclament l'ajustement des programmes scolaires et critiquent la fabrique scolaire de l'histoire vue comme un instrument de domination. Le moment est propice pour interroger la manière dont l'histoire scolaire est fabriquée. De fait, l'enseignement de histoire à l'école est le produit d'une chaîne de responsabilités dont il nous faut interroger chacun des maillons : pourquoi et comment apprendre l'histoire, et quelle histoire? Car c'est une politique du passé qui s'exprime à travers ce montage. Une politique où la question d'une histoire commune et donc de l'universalité est en jeu.

Présentation du devoir de mémoire, de ses limites et de ses justifications, dans un contexte où l'injonction, très présente dans le débat public depuis les années 1990, connaît un certain recul et soulève de fortes polémiques. ©Electre 2018

Cette analyse de la réception politique de la Seconde Guerre mondiale revient sur la perception, à partir des années 1960, de la Shoah et du régime de Vichy, ainsi que du clivage qui s'ensuit, relatif à la lecture idéologique de ces mémoires parfois contradictoires.